Les députés de l’Union fait la Nation (UN), au grand complet, élargis à certains cadres de cette coalition de l’opposition, se sont retrouvés du 01 au 03 novembre 2013, à Kétou, dans le département du Plateau, pour renforcer leurs capacités, à la faveur de la première édition des Journées parlementaires dont le thème principal est intitulé «Budget Général de l’Etat 2014, entre propagande et réalités».
Les députés de l’UN sont repartis de Kétou avec un mental bien aguerri, pour faire face à l’étude du projet de Budget Général de l’Etat gestion 2014, en étude au Parlement. Après plus d’une journée de travail déjà, c’est le samedi dernier que les organisateurs des premières Journées parlementaires de l’Union fait la Nation, ont procédé officiellement à l’ouverture des travaux, dans les locaux des Résidences Céline Hôtel de Kétou. Outre diverses personnalités, et d’autres cadres et militants de l’UN, les leaders de cette coalition étaient fortement présents. Notamment, le Président de l’UN, Brunon Amoussou, le Président d’honneur de l’UN, Séfou Faghohou, l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, Antoine Kolawolé Idji, le Président du PSD, Emmanuel Golou, et le Président du groupe parlementaire UN, Eric Houndété. C’est le Président Kolawolé Idji qui a planté le décor des allocutions, en situant les objectifs de ces assises. Le Président Eric Houndété a, quant à lui, fait le procès du gouvernement, qui ne cesse de prendre l’UN comme un bouc émissaire, à la suite de ses faux pas et des péchés commis. Selon ses propos, après les journées de l’UN en juillet 2011, qui avaient pour but de nourrir la réflexion nationale sur les grandes questions d’intérêt, cette initiative avait déclenché une folle rage du Chef de l’Etat, qui les a accusés de tous les malheurs des Béninois. A la suite du message très bref du Président Séfou Fagbohoun, le Président Bruno Amoussou est revenu sur la question des nombreux projets qui sont parfois inscrits dans le Budget, mais qui, faute de recettes, deviennent irréalisables et disparaissent. Il déplore aussi le fait que certaines décisions sont prises à la légère. «Soyez sereins et ne vous contentez pas de rester loin de ce qui se passe à l’Assemblée Nationale. L’UN mène un combat difficile, il est le bouc émissaire, c’est le pourquoi du choix de Kétou, du choix du Plateau, pour vos assises. Soyez attentifs aux débats à l’Assemblée Nationale, parce qu’il s’agit de l’avant-projet de Budget que va exécuter le Président Boni Yayi, et c’est pourquoi il faut y rechercher les choses à corriger…» a mis en garde Bruno Amoussou.
Le réquisitoire de Houndété Eric contre le gouvernement Yayi
«Pour une fois encore, nous courons un grand risque, car le Chef sera va se fâcher, il va falloir des messes d’action de grâce et des marches pour le calmer. Bientôt l’UN sera accusée d’avoir tenté de réviser la Constitution, de fouler au sol les acquis démocratiques, l’UN sera accusée de pourchasser et tuer les vendeurs de kpayo, accusée d’avoir freiné la croissance économique, et surtout d’avoir empêché la pluie de tomber pour arroser les champs, les milliards brûlés par le gouvernement dans ce cadre seront ainsi passés en pertes et profits. C’est pourquoi l’UN a pleinement assumé sa mission de parti politique de l’opposition, donc de critiquer le gouvernement, de critiquer son action et de faire des propositions alternatives à la Nation. Par ces temps, la navigation à vue au plan budgétaire est devenue la règle. Les trois jours de ces assises vont nous permettre de fouiller, de bêcher nulle part où la main ne passe et repasse, et avant examiner l’évolution des OMD, l’exécution du Budget Général de l’Etat, les programmes sociaux tels que le RAMU, la gratuité de la césarienne, de l’enseignement et autres… Au terme de ces trois jours, les cadres et personnalités de l’UN seront suffisamment outillés pour formuler et défendre leur position, par rapport à ce projet de Budget, et faire des propositions à la Nation.»
Impressions de quelques députés et participants
Augustin Gbaguidi, 2è Secrétaire général adjoint de l’UN
«…Les premières Journées parlementaires ont été excellentes, les attentes sont comblées et les objectifs sont atteints. J’en veux pour preuve la qualité des communicateurs qui ont exposé avec brio leurs thèmes, avec la maîtrise qu’on leur connaît. Vu le nombre d’intervenants après chaque communication, vu la pertinence des questions, des recommandations et des contributions, nous convenons que tout s’est bien passé. Les actions du gouvernement à mener en direction des populations, dans le cadre de la résolution des problèmes, passent par une bonne exécution d’un budget bien élaboré…»
Zacharie Todan, Secrétaire national à la formation de l’UN
«Nous sommes venus à Kétou pour montrer à l’opinion publique nationale et internationale, que la flamme de l’Union allumée, reste et demeure, malgré ce que font les dirigeants actuels du Bénin pour mettre à mal notre démocratie. Les Journées parlementaires ont montré que notre démocratie en est une vraie, et que nous sommes là. Il se pose un certain nombre de questions, celle du Budget étant centrale, nous nous sommes dit qu’il est temps que le pouvoir actuel puisse écouter la voix de l’opposition, de sorte à ce que nous puissions avoir un vrai Budget qui puisse promouvoir le développement. Une nouvelle rubrique concernant la promotion de la jeunesse a été ouverte dans le Budget 2014. Nous estimons qu’il s’agit, une fois encore, d’une ruse du gouvernement. Car en fait, ce qui a été promis dans les budgets passés à la jeunesse, n’a jamais été réalisé. Chaque fois, l’on revient avec de nouveaux subterfuges, pour amuser la jeunesse. Nous voulons que notre jeunesse prenne conscience, d’être très regardant et de chercher à savoir la pratique effective que le gouvernement en place fait des budgets qui ont été votés.
Yaya Pognon, Secrétaire général de l’UN
«…Il faut trouver des solutions qui permettent d’avancer, et de remédier aux nombreux problèmes qui émaillent la vie politique nationale. Nous comptons qu’à l’issue de ces journées de réflexion, les positions de l’Un face à toutes les questions seront plus affirmées et nettes. Nous souhaitons que de la même façon que nous nous sommes accordés à l’Un de la réflexion et du dialogue, que cette méthode de fonctionnement s’étende à l’ensemble de la Nation, pour que les crises artificielles qui minent le fonctionnement régulier de notre démocratie, puissent être résolues, et que la vie politique nationale soit une vie consensuelle et apaisée…»
Emmanuel Golou : Président du PSD
«Nous avons échangé sur le Budget de l’Etat exercice 2014. Nous avons bénéficié de la lecture d’experts sur ce sujet. Nous avons-nous-même mobilisé des ressources internes à l’Un, pour nous expliquer des sujets. Nous avons parlé du Ramu, de l’emploi, du pétrole découvert, des orientations que le gouvernement donne au Budget. C’était un débat enrichissant. Ceci permettra aux députés de défendre les positions de l’Un au cours des débats budgétaires qui vont démarrer très bientôt.
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