Lentement mais sûrement, Azannaï se rapproche du probable successeur de Yayi. Il vient de réussir à constituer son groupe parlementaire, et ainsi rallier des gens qui avaient perdu tout espoir de se faire une place au sein de l’équipe actuelle.
Avec la refonte des groupes parlementaires, un nouveau visage du paysage politique béninois se dessine. Ça y est. Le navire va tanguer, sauf qu’il ne chavirera point. Les Béninois le savent, pas plus que les thuriféraires du régime en place, qui s’activent pour une modification de la Constitution béninoise. Tout peut être fait, mais la Constitution restera en l’état, quitte à être révisée après Yayi, et cela Azannaï et sa bande en sont plus que conscients, et leur nouveau coup, plus qu’il parait, salutaire pour faire barrage aux manœuvres et intentions des autorités en place, ne cache pas leur réel visage. Je ne veux pas m’empêcher de saluer leur clairvoyance qui transparait dans la dénomination du groupe ‘’Cohésion nationale et paix‘’. Naturellement le pays en a besoin et en aura besoin, surtout avec le contexte politique qui est le nôtre en ces temps qui courent. Mais la personnalité et le parcours teinté d’opportuniste qu’on connait, et qui colle à certains des députés de ce groupe, laisse perplexe sur leurs réelles motivations. Avec ce maillage et ce cadrage parfaits du territoire, il leur sera plus facile de convaincre tout futur candidat aux présidentielles de composer avec eux. Prendre la tête d’un groupe parlementaire n’est pas la nouvelle ici, mais la composition et la provenance de ses membres. Pour beaucoup ça sent du déjà-vu. Car, l’exemple du G13 est encore vivace dans les esprits. Mais, si on peut établir des parallèles, on ne peut pas occulter que les objectifs sont loin d’être les mêmes. Le climat politique, économique et social est agité, le Peuple est à bout de la crise de nerfs. Yayi est au terme de son dernier mandat et malgré tout ce qu’il fera, il partira. Donc Azannaï et ses amis cherchent à se positionner pour ne pas être les ouvriers de la 25èmeheure. Ainsi, ils pourront être aux premières loges, avec le prochain président du Bénin. En attendant, souhaitons qu’ils face un parcours irréprochable, car 2016 est encore loin et un faux choix ne pardonnera pas.