Mon ami Ban-Ki Moon ou le leadership controversé de Boni Yayi

Le Bénin souffre de plusieurs maux et ce n’est pas la nouvelle conscience subtilement prônée par les anciens collaborateurs et complices du système en place qui nous apporterait la réponse ou la solution à nos problèmes. Nous avons des ressources naturelles et minières, sans doute.

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 Nous avons des terres arables dont l’immensité ne reflète que le degré d’inorganisation, les limites et l’inefficacité de notre politique agricole. Nous avons surtout des ressources humaines de qualité indéniable, admirées et sollicitées à l’extérieur. Mais  l’inconscience , l’insouciance et l’absence  de leadership  des gouvernants constituent des freins à la mise en œuvre  d’une vraie politique de développement susceptible de sortir nos populations du sous-développement chronique.

Le leadership, une qualité rare, mais indispensable

Aucun pays au monde ne s’est véritablement développé sans avoir eu a sa tête, des leaders visionnaires, capables de conduire le peuple, dans sa diversité vers le mieux être, en évitant les écueils que constituent le tribalisme, le régionalisme, le clientélisme, l’injustice sociale et le culte de la personnalité tous préjudiciables à l’efficacité » de l’action publique.  Les grands Hommes sont ceux qui assument leur responsabilité avec méthode, rigueur, détermination, mais surtout amour pour leur pays et leur peuple. Au Bénin, c’est ce qui semble faire actuellement défaut. En dehors de quelques rares exceptions, nous avons a faire à des intellectuels profiteurs, parvenus au pouvoir par une porte détournée, celle de l’amateurisme politique, mais surtout avec la bénédiction des partis politiques, associations et personnalités toujours prêts à coopter l’oiseau rare parce qu’à la recherche d’intérêts personnels.

Le cas de Mars 2006, véritable camouflet pour le peuple béninois interpelle tous les citoyens et exige que nous regardions désormais bien et de près ceux que nous décidons de mettre au gouvernail du navire Bénin. En tout cas, celui que nous observons aujourd’hui n’est ni un leader, ni un développeur, encore moins n’a les qualités requises pour conduire la majorité des Béninois au mieux-être. Ce manque de leadership et de charisme transparaît dans les discours tous les jours.  Aussi, n’est-il pas rare d’entendre notre Président appeler les “Grands de ce monde” ses amis. Mon ami François Hollande, mon ami Obama, mon ami Ban-ki Moon. C’est une attitude qui indique le centre d’intérêt du Président et son complexe de supériorité, traitant parfois ses compatriotes de “petits”.

Amis pour quels résultats?

On les appelle les “Grands de ce monde” en raison de la puissance économique et militaire de leur pays. De ce fait, ils contrôlent la politique internationale et pour l’instant et pendant longtemps encore dicteront leurs lois à nos pays qui pataugent dans la mal gouvernance, condamnant nos peuples à la misère.  Aussi n’est-il pas exagéré de dire que les dirigeants que choisissent nos peuples, à quelques exceptions près, sont les vrais artisans de leur pauvreté.  Se dire amis des Grands du monde pour quels résultats pour son pays? Pour son plaisir personnel? Pour vendre l’image du Beninà travers sa personne? L’évocation de ces amitiés à tout propos contraste avec la médiocrité ambiante et le refus du dialogue.  Tout le monde sait que le monde fonctionne sur la base des intérêts et, à tout le moins aucun dirigeant des pays développes ni d’organisation internationale ne regarde de bon oeil un Chef d’Etat dont le pays n’a pas de richesse avérée à offrir ou ne gouverne pas bien son pays pour créer la croissance qui les attire.  Et c’est aujourd’hui le cas du Benin.

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Comment quelqu’un qui est ami du Secrétaire Général des Nations Unies peut-il attendre que ce dernier vienne lui demander quand-est ce qu’il organisera les élections municipales, communales et locales chez lui? Quelles sont les valeurs qui fondent l’amitié de notre Président avec les grands de ce monde? Le Président se satisfait-il d’appeler ceux- là ses amis ou croit-il réellement qu’il partage des valeurs que défendent ce personnalités du monde? Viendrait-il jamais à l’idée du Président Barack Obama de bâillonner la presse et d’interdire l’accès de l’opposition à Cnn?  Le Président François Hollande peut-il contraindre ses concitoyens de surcroît operateurs économiques à l’exil pour des vétilles? Viendrait-il jamais à l’idée de Ban-Ki Moon de s’acoquiner avec un dictateur à la recherche d’une gloire personnelle et d’un pouvoir éternel?  Non, les Grands de ce monde demandent que les dirigeants de chaque peuple s’appliquent à donner chaque jour plus d’espace de liberté à leur peuple afin qu’il exprime sa  rancoeur, ses désirs et ses déboires. Les grands de ce monde demandent seulement que les Chefs d’Etat Africains offrent plus d’opportunités a leur peuple de se réaliser chacun selon les mérites de chacun dans un contexte de justice sociale et d’équité. Enfin, les grands de ce monde parlent rarement des dirigeants Africains comme leurs amis, car nous n’avons pas encore compris ce que c’est que gouverner un peuple. Rares sont les dirigeants Africains qui se soucient de l’avenir et de l’épanouissement social et économique de leur peuple. Obnibulés  qu’ils sont par le pouvoir personnel et la richesse de leur clan, rares sont ceux qui s’en sortent (lorsque poussés vers la porte) avec gloire, honneur, respect et dignité. La belle illustration c’est que le prix Mo Ibrahim destiné à reconnaitre les anciens Chefs d’Etat Africains ayant quitté le pouvoir dans le strict respect de la constitution de leur pays et qui ont fait preuve de bonne gouvernance trouve rarement de lauréats. C’est la réalité de l’Afrique et c’est ce que nous vivons aussi au Benin.   

Ban Ki-Moon et le dialogue entre et au sein des peuples

Si les Nations Unies ont vu le jour au lendemain de la deuxième guerre mondiale, c’est pour créer dans ce monde les conditions de paix et de solidarité entre les peuples. C’est aussi au niveau des nations, de fournir et promouvoir les instruments de cette paix, denrée essentielle pour le développement et l’épanouissement des peuples. Quel regard porte Monsieur Ban-Ki Moon sur son ami Boni Yayi sachant bien que celui-ci a gagne les élections de Mars 2011 par KO, qu’il a dispose les chars dans la ville Capitale, fief de son adversaire politique, qu’il traine les pas pour corriger la LEPI dans laquelle la communauté internationale a bien voulu investir 40 milliards de dollars, qu’il organise le flou artistique autour de la tenue des élections locales, privant le COS-LEPI, organisme créé par la loi de ressources nécessaires pour corriger la LEPI, mais contradictoirement exigeant l’élection pour la fin de l’année 2013.  Voilà l’ami de Ban-Ki Moon et ce qu’il fait de son peuple.

Ce que veut Ban-Ki Moon et qui est clair comme l’eau de roche, c’est des dirigeants qui ont un dialogue constructif avec leur peuple et qui créent des conditions consensuelles de mise en oeuvre des réformes ou changements majeurs. Et sous nos cieux, cela n’est pas à l’ordre du jour, malgré de multiples appels à l’organisation d’un dialogue inclusif. La politique de sourd-muet se poursuit pendant que le pays lui-même végète dans l’immobilisme économique et la folklorisation de l’action publique.   

Tourner définitivement la page du narcissisme et du Roi Pétaud

Il nous faut changer cette donne à partir d’Avril 2016. Nous devons travailler à identifier les meilleurs leaders de notre pays et les positionner aux commandes des affaires. Notre pays a tellement perdu de crédibilité qu’il a fallu que le SG/ONU appelle notre Président pour lui rappeler qu’une échéance constitutionnelle est à risque depuis et qu’il faut avancer. Si cela est vrai et que le Président en parle de la manière dont on l’a entendu dire le 14 Octobre dernier, c’est bien pathétique!  Si le Président a dit cela pour se dédouaner, c’est encore renversant.

Nous devons faire en sorte que plus jamais quelqu’un qui ne regarde que son nombril ne vienne nous gouverner. Quand le peuple voit un dirigeant déterminé et totalement acquis à sa cause, il le sait car pour servir le peuple, point n’est besoin d’aller chercher la gloire auprès des “Grands de ce monde” aux moyens de salamalecs et les strapontins de Président en exercice qui n’apportent rien à son peuple mais qu’on célèbre comme des trophées. Le Bénin fait partie de ce monde qui se globalise et nous désirons, nous méritons, nous piaffons d’impatience et travaillerons pour l’avènement certain d’un leader qui conduira le pays et notre peuple vers un mieux être politique et un épanouissement économique et social.  Pour y parvenir, il est nécessaire de dénoncer les tares actuelles pour éviter les répétitions de l’histoire.  Car comme le dit Albert Einstein, “le danger dans notre monde vient non pas de ceux qui jouent aux diables, mais de ceux qui voient et ne disent rien”.

Coffi Adandozan
Economiste-Planificateur
Lille-France 

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