Tabu Ley : le baobab de la rumba congolaise n’est plus

Pascal Tabu Ley, l’icône de la rumba congolaise connu sous « Seigneur Rochereau », son nom d’artiste,  n’est plus. A 73 ans, il a rendu l’âme ce samedi 30 novembre 2013 matin à l’hôpital Saint-Luc à Bruxelles en Belgique. 

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Né dans la ville de Bandundu, dans la République Démocratique du Congo, Pascal Tabu Ley est une star planétaire de la rumba. Il a débuté sa carrière musicale en 1956 après un featuring avec  Grand Kallé, celui qui est considéré comme son mentor.  Mais il a fait ses premiers pas dans la chorale et composés ses premiers morceaux dans les années 50. Il rejoignit le grand orchestre African Jazz qu’il va quitter après pour l’orchestre Jazz Africain en novembre 1960 avant de créer la formation African Fiesta Flash en 1965.  200 compositions environ, vont sortir pour le compte de ce groupe entre 1964 et 1968. En 1969, Rochereau recrute des danseurs et un groupe de danseuses appelées «les Rocherettes», avec qui il se produit à Paris l’année d’après pour des prestations à l’Olympia.

Avec son orchestre l’African fiesta National, Rochereau a apporté  beaucoup d’innovations dans la rumba congolaise. Il a, à l’image de ce qui s’observait dans les groupes de pop ou de rhythm ‘n’ blues, adopté la batterie.

Le Seigneur  Rochereau s’est véritablement démarqué avec la fameuse danse Soum Djoum, qu’il a lancé depuis Dakar, la capitale sénégalaise,  avec 3 disques 45 tours qui contenaient les titres comme ‘Seli Ja’, ‘Silikani’, ‘Mundi’ et ‘Samba’ rapidement devenus cultes.

Il comptabilise au total 46 ans de carrière avec plus de 3000 chansons, des milliers de disques vendus  près de 68 enfants dont quatre de ses fils, Pegguy Tabu, Abel Tabu, Philémon et Youssoupha qui s’illustrent également dans la sphère musicale en tant que chanteur, compositeur.

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Le musicien politicien

Le mélomane Tabu Ley est aussi un combattant qui sait dire « assez» quand ça ne va pas. Il a combattu la dictature de Mobutu Sese Seko depuis les Etats-Unis où il s’est exilé.  Le Seigneur Rocheau sera de retour au Congo au lendemain de la chute du régime Mobutu, et va prendre la tête du mouvement « La Force du peuple » pour participer à l’animation de la  vie politique du pays parallèlement à ses activités artistiques. Il est nommé député à l’Assemblée consultative et législative de transition. Il se rapproche alors du Rassemblement congolais pour la démocratie et devient  en 2005, vice-gouverneur de la ville de Kinshasa.

De l’homme Marc Tabu, son fils Marc, témoigne : « je garde le souvenir d’un bon père et aussi d’un grand musicien, on ne l’a pas seulement apprécié comme papa mais aussi comme un grand artiste de notre continent ».

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