Assemblée Nationale : les propos graves et blâmables de Djibril Débourou

Le député Djibril Débourou revient à la une de l’actualité avec ses frasques. Profitant du débat sur le Budget Général de l’Etat, le député de Bembèrèkè a tenu des propos régionalistes d’une gravité inouïe, pour soutenir la fraude organisée au dernier concours de recrutement d’agents au profit du ministère de l’Economie et des Finances.

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 Il est réputé pour ses propos va-t-en-guerre et sa facilité à porter la main sur ses collègues. Hier, Djibril Débourou a profité du débat sur l’étude du Budget Général de l’Etat gestion 2014, pour tenir des propos régionalistes qui pouvaient créer un risque de partition du pays. Pour ce député, le dernier concours de recrutement des magistrats a conféré un seul lauréat aux départements des Collines, du Borgou de l’Atacora, de la Donga et de l’Alibori, contre une quarantaine pour les départements du Sud. Par conséquent, il soutient que la validation du concours frauduleux de recrutement des Agents permanents de l’Etat au profit du ministère des Finances, est une réponse à ce concours des magistrats.

Ces propos tenus à l’hémicycle, par un élu du Peuple, sont très graves et devraient interpeler tous les responsables des institutions garantes de la démocratie, et de tout le Peuple. Si on doit bien comprendre Débourou, c’est le nombre de lauréats du Nord, retenus à l’issue d’un concours, qui lui donne son caractère de sérieux. Le député s’en fout bien de l’excellence ou du mérite. Aussi bien qu’il fait l’apologie du régionalisme, en stigmatisant cinq départements comme ceux du «Nord». Doit-on croire que Débourou a bénéficié des mêmes faveurs «de région» pour gravir les étapes de son cursus académique et parvenir au Doctorat ? Avec ses propos, on comprend ce qui fonde le passage en force  du gouvernement pour entériner ce concours dénoncé par tout le monde. Une volonté de vengeance contre un concours des magistrats contre lequel personne n’a rien reproché, jusque là.

Le Bénin a toujours été reconnu comme un pays d’excellence et de mérite. Djibril Débourou en rêve autrement. Il veut en faire un pays de médiocres et de crétins, recrutés non pas au prorata du mérite mais de leurs origines et accointances politiques. Débourou est sûrement adepte de la pyromanie. Mais, quel que soit son degré de maîtrise de ce jeu dangereux, il finira lui-même par en pâtir. Et la cohésion nationale s’en sortirait mieux.

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