Floraison des Kiosques de vente du « Sodabi » à Cotonou : nouveaux Nids pour la consommation du chanvre indien

La multiplication des kiosques de vente du « Sodabi », observée à Cotonou et environs, est la conséquence de la campagne de destruction des ghettos, par la Police Nationale, depuis plusieurs mois. Ces kiosques semblent être l’astuce trouvée par les délinquants, pour continuer à consommer leurs différents stupéfiants.

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Talokpémi (petit verre à boire) entre les mains de certains, mégots de cigarettes entre les doigts d’autres. Certains debout, en dansant sur un morceau Gogohoun de l’artiste Dahouè Doto, et d’autres, assis, échangeant sur des sujets, visiblement, sans grande importance. Le tout camouflé par une lumière violette. C’est l’ambiance qui régnait, dans la soirée du 26 Octobre dernier, dans un kiosque de vente du « Sodabi » situé au quartier Agla, non loin du Commissariat du quartier. Il sonnait 23 heures. A quelques mètres de ce kiosque, un autre qui n’a rien à envier au premier, en matière de popularité. Ici, «on vend toutes sortes de cigarettes, du « Sodabi » d’Adja et des décoctions à base de « Pastis » et de « Sodabi »», indique Roger, le gérant du kiosque. Et à l’un de ses clients, Louis, de renchérir : «si je n’ai pas 300 F Cfa ou 500 F Cfa pour prendre de la bière, avec 50 F Cfa, je peux déjà me satisfaire ici…». A l’instar du quartier Agla, les kiosques de vente du « Sodabi » prolifèrent dans certains quartiers, notamment Vêdoko, Zogbo, Fidjrossè, Ste Rita… Si, visiblement, ces kiosques ne servent que pour la commercialisation des liqueurs, notamment le « Sodabi », une autre destination peut leur être trouvée. «Quand je prends ces décoctions, j’ai de la force pour travailler, et je fais bien l’amour », affirme Didier, sans se préoccuper de la nature des plantes dont les racines ont servi à la décoction dont il s’abreuve tous les soirs. Ce qui n’est pas le cas de Sènan, un jeune homme de 25 ans, découvert avec plusieurs de ses amis, ce 2 Novembre, à Aïbatin, aux environs de 23 heures. Lui, il préfère faire sa décoction, lui-même. «Moi, je n’ai pas confiance, donc, je préfère amener moi-même ma feuille, que voici, pour faire ma décoction», explique-t-il, en exhibant la feuille, après être mis en confiance. Mais, de quelle feuille parle-t-il ? En effet, il s’agit du chanvre indien séché. En réalité, il n’y a pas que Sènan et sa bande qui consomment, subtilement, le chanvre indien sous couvert du sodabi. Ghislain, usager d’un autre kiosque situé à Zogbo, non loin du Centre Don Bosco, en fait autant, mais de façon plus flagrante. «Ici, on peut amener sa cigarette et fumer. Bon, moi j’ai ma cigarette que je fabrique, moi-même, depuis la maison», justifie-t-il, avec une feuille blanche pliée et allumée, de façon vulgaire, entre les doigts, et sans le camoufler. Secret de polichinelle, mais difficile à traquer La consommation du chanvre indien dans les kiosques de vente de Sodabi est, en réalité, un secret de polichinelle pour les responsables en charge de la sécurité. Aux dires de Rigobert Koutangni, Commissaire de Police d’Agla, le fait est avéré. «J’ai même effectué des descentes dans lesdits kiosques, qui sont dans mes zones de compétences. Et c’est parce que les ghettos sont de plus en plus détruits par la Police Nationale, que les délinquants suscitent, davantage, l’installation de ces kiosques», fait-il remarquer. Avant d’ajouter que c’est difficile de luter contre le phénomène. Et pour cause, le Commissaire de Police Rigobert Koutangni cite l’absence d’une réglementation en la matière, et l’habilité des consommateurs du chanvre indien. «Il n’y a que les bars et les restaurants qui sont réglementés, mais pas ces kiosques de vente de Sodabi», s’est-il désolé. Les responsables en charge de la Sécurité Nationale doivent alors prendre leur responsabilité, pour contrer cette bombe à retardement que représente la consommation du chanvre indien dans les kiosques de vente du Sodabi.

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