Devrions-nous nous réjouir qu’enfin des rencontres soient organisées, pour traiter des questions aussi cruciales pour l’avenir du continent que celles de la Sécurité, de la Paix et leur corollaire, le Développement ?
Devrions-nous nous attrister du fait qu’un sommet de cette envergure soit organisé en Terre Française, notamment dans les «salles éclairées» du Palais de l’Elysée, sous la houlette de son actuel locataire ? Non, il vaut mieux simplement nous réjouir. Mais, en nous questionnant sur le pourquoi d’une telle situation : L’organisation d’une rencontre à Paris, sur le devenir sécuritaire du continent africain… Et c’est également le lieu de revenir sur les relations tumultueuses (ou nébuleuses, selon l’entendement de chacun) entre la France et son «pré-carré», c’est-à-dire entre le pays de Marianne et ses anciennes colonies… Françafrique oblige, et les intérêts de l’Hexagone aussi. Alors, c’est à nous de voir : Mieux vaut une «Vraie Sécurité décidée à Paris», qu’une «Réelle Insécurité» qui handicape tout Développement et empêche le décollage économique des pays africains… C’est ici notre Opinion !
Sécurité, Paix et Développement !
Ce n’est point le lieu, ni l’occasion de revenir sur nos précédents propos concernant les relations étroites qui existent entre la Sécurité, la Paix, et le Développement qui est une résultante des deux premières !
Cependant, il est important de rappeler, un premier argument pour soutenir notre Opinion, que le Sommet de Paris a bien cerné les trois Thématiques et leurs rapports directs ou indirects, notamment dans un contexte actuel très révélateur : Derniers évènements au Sahel, notamment au Mali, avec l’assassinat de deux citoyens français, qui plus est des membres de notre «honorable corporation d’hommes d’information» ; problèmes de piratage dans le Golfe de Guinée et dans la Mer Rouge, notamment avec les nuisibles activités des Shebabs somaliens ; montée de la menace Boko Haram au Nord du géant de l’Afrique de l’Ouest, le Nigéria…
Donc, il y avait vraiment de quoi se préoccuper des problèmes sécuritaires en Afrique, en général, et dans la région sahélo-saharienne, en particulier. Surtout après une opération à la grandeur du puissant félin, Serval, et de celle de son Maître, le Président «Hollande l’Africain», nouveau Gendarme attitré de la Terre Africaine, ainsi que les succès militaires qu’on reconnaît, avec honnêteté, aux deux !
Aussi, une rencontre au sommet, ne serait-ce que pour faire le point, une sorte d’évaluation d’action ou de bilan, s’imposait. D’autant plus que la menace terroriste tentaculaire, qui tend ses jalons un peu partout, du Mali à la Somalie, en passant par la Centrafrique, ou dans la région des Grands Lacs, est à prendre désormais au sérieux, avec des réponses appropriées, et une mobilisation globale.
Alors, bien venu le Sommet de Paris, pour réfléchir, ensemble avec tous les acteurs impliqués, sur la Sécurité, l’impératif de Paix et la nécessité du Développement de l’Afrique, avec une Initiative Concertée entre le Gendarme (la France), le Législateur (les Nations-Unies), le Bailleur de Fonds (l’Union Européenne) et les «Exécuteurs» ! Même s’il est à déplorer que cette belle initiative ne soit pas issue des Africains eux-mêmes, pour les raisons suivantes…
Quand «l’ami étranger» garde la maison…
Malgré les liens fraternels et d’amitié séculaire qui lient la France à ces anciennes colonies, et aux pays africains en général, il aurait été plus souhaitable que ce soient les pays africains, premiers concernés par la menace sécuritaire, qui prennent cette initiative, quitte à se faire soutenir par Paris dans sa concrétisation, y compris en «hébergeant» la rencontre !
Or, qu’il nous souvienne que, c’est lors du dernier Sommet de l’Union Africaine, qu’Hollande l’Africain, accueilli en libérateur du Mali avec son Serval, et à juste titre d’ailleurs, annonça son intention de réunir ses «frères et amis Africains», autour de la table de réflexion, à Paris, pour un Sommet sur la Paix et la Sécurité (la question du Développement s’étant imposée plus tard), avec en ligne de mire, la création d’une Force d’Intervention Rapide, pour régler les problèmes sécuritaires sur le continent.
D’où la rencontre qui se tient dès ce jour, vendredi 06 décembre, jusqu’à demain, samedi 07 décembre 2013, au Palais de l’Elysée. Avec la présence effective de plusieurs chefs d’Etats africains, notamment Allassane Ouattara de la Côte-d’Ivoire, du Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki Moon, du Président du Conseil Européen, Herman Von Rompuy, du Président de l’Union Africaine, Hailemariam Desalegn, et bien sûr de l’hôte français, François Hollande…
…Parce que l’Afrique est engluée dans les luttes de Leadership !
Evidemment, une telle situation n’est pas à apprécier, pour l’Africain, même si nous ne pouvons que soutenir l’initiative, honnêtement, pour ses objectifs et sa mission !
Si Paris et Hollande se plaisent à organiser un sommet, à la place des Africains, sur la Sécurité et la Paix sur le continent, c’est bien parce que les pays africains sont englués dans les luttes de Leadership : le Nigérian ne souhaitant pas que la Côte-d’Ivoire prennent les devants des choses ; l’Ivoirien ne voulant point que le Tchadien seul soit sous les feux de la rampe, aussi brillante que fût sa contribution ; le Sénégalais se demandant pourquoi c’est aux deux premiers qu’on demande de régler les problèmes de la sous-région ; et pareil au même dans les autres sous-régions, au Centre et dans les Grands Lacs, à l’Est !
Alors, et c’est notre Opinion, si les grandes puissances africaines arrivaient à parler d’une même Voix, Nigéria, Côte-d’Ivoire, Sénégal et Ghana pour l’Afrique de l’Ouest, Kénya, Ouganda et Tchad pour la région centrale, et l’Afrique du Sud, le géant de la partie australe, l’Afrique aurait depuis longtemps réussi à enrayer la menace terroriste, des Djihadistes, de Boko Haram ou des Shebabs… Sans être obligée d’attendre Serval qui, ne l’oublions jamais, sert et servira toujours, et avant tout, les intérêts français : Thats’s Real Politik !
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