En 2006 , le Peuple béninois fatigué des promesses non-tenues des Présidents qui se sont succédé depuis l’Indépendance, accueille avec enthousiasme le Dr Yayi Boni, élu à une majorité écrasante. Plus d’un ont partagé, adhéré à sa volonté de changement, de grandes réalisations, des infrastructures modernes.
Changement de look de notre vieille capitale économique et lui donner une allure qui la rapproche quelque peu des grandes capitales africaines. C et enthousiasme s’est émoussé progressivement. Des frustrations et graves erreurs vont créer peu à peu des déceptions, et ternir la belle image que nous nous étions faite de notre Président. Aujourd’hui, la situation est grave. Certains des plus fidèles le désavouent à mots couverts, comme M. Pascal Koukpaki, d’autre plus énergiquement et publiquement. Les Romains disaient «errare humanum est, sed pesistere diabolicum.» L’erreur est humaine, c’est persister dans l’erreur qui est diabolique et mortel. Le grand bateau du changement tangue dangereusement, et risque de couler comme le Titanic. C’est pour cela qu’il convient d’apprécier l’appel lancé par le Pasteur Alokpo à toute la communauté chrétienne, en vue de prier pour le Président, la paix et pour que s’apaisent les passions déclenchées dans l’opinion nationale par «l’affaire Talon». Oui, des passions viles, des marches de soutien grossières et ridicules, des menaces. Le Président de la République, dans la situation de crise que nous traversons, a-t-il besoin de griot ? Il est temps qu’on fasse taire tout ce monde, ces manifestations écœurantes de soutien. Désavoué à l’intérieur et à l’extérieur, que reste-t-il pour comprendre la nécessité du pardon de la magnanimité ? La nécessité d’un changement radical de comportement, avant l’heure du bilan qui approche à grands pas. Changement de comportement pour ne pas donner raison aux récriminations et plaintes de certains travailleurs qui se saignent aux quatre veines, pour assurer le quotidien à leur famille.. «Le père de la Nation» n’est–il pas père des nantis comme des déshérités, défavorisés? Pourquoi prôner et faire chanter le Ramu, et refuser d’écouter les doléances du corps médical ? La nécessité et l’urgence d’un dialogue s’imposent. En effet, comment exécuter le Ramu si les gardiens de la santé du Peuple ne s’exécutent pas et s’ils s’estiment bafoués. Un syndicaliste du corps médical est intervenu sur l’une des chaînes de télévision, pour menacer de cessation de travail sans service minimum, si les autorités ne répondent pas à leurs doléances. Personnellement, j’ai demandé un rendez-vous au Cnhu en Cardiologie. Il m’a été répondu qu’il ne peut y avoir de rendez-vous avant 5 mois. Et des centaines, voire des milliers de gens sont dans le même cas. Qu’allons-nous devenir ? Alors que les perspectives financières du pays sont encourageantes, à cause des explorations pétrolifères fructueuses, et que certains ministres du gouvernement sablent sans vergogne (scandaleusement) le champagne, pourquoi ne pas écouter, apaiser par des promesses, ces braves personnes qui réellement s’échinent au travail dans des journées de 7 à 16 heures, sans compter les gardes de nuit? Oui, la déception du Peuple qui a porté Boni Yayi au pouvoir avec enthousiasme, et lui a renouvelé sa confiance pour un second mandat, est au paroxysme. Ainsi, la nécessité et l’urgence d’un dialogue avec le corps médical s’imposent : apaiser avant tout débordement, apaiser avant que l’opposition ne s’empare du mouvement, en ces temps de crise, apaiser par des promesses, car les moyens existent pour sauver les vies humaines. Le Fmi ne viendra pas enterrer nos morts. Faudrait-il que toutes vos belles actions et réalisations soient noyées et oubliées par une négligence due à l’usure du pouvoir ? C’est pour toutes ces raisons qu’il convient que nous qui aurions partagé vos idéaux, M. le Président, demandions à Dieu de vous donner clairvoyance, abnégation, courage et indulgence, pour que vous corrigiez autant que possible les erreurs, et finir votre mandat la tête haute. Que le Tout Puissant vous protège et vous bénisse. God bless our Président!
Céline Folly
Administrateur des impôts à la retraite
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