Quand Djènontin fait honte et couvre le Bénin de honte !

Djènontin est Administrateur des hôpitaux de son état. Il aurait pu, par proximité de qualification, être un bon ministre de la Santé. Mais le Président Yayi en a décidé autrement. S’il est devenu ministre de la Justice, en lieu et place de Réckya Madougou, après la vraie fausse dissolution du précédent gouvernement, ce n’est pas par hasard.

Publicité

Le Président Yayi a besoin de contrôler la Justice, pour des raisons évidentes. Djènontin est le ministre  qui a tout naïvement conseillé à son successeur, sur le mode de la confidence amicale, lors de la passation de charges, de ne jamais manquer de prendre l’avis du Chef du gouvernement, avant toute décision à prendre. Le Chef de l’Etat ne peut rêver d’un serviteur plus zélé. Il l’a prouvé à son précédent poste de Ministre… quand il montait constamment au créneau sur les plateaux de la télévision nationale, pour donner lecture des lettres au ton comminatoire, qui sommaient Patrice Talon de faire ci ou de faire ça, au plus fort de l’Affaire Pvi. Ces jours-ci, il a récidivé dans l’excès de zèle, lorsque, sous les feux des questions du journaliste Prévert Noutéhou, il a tenté maladroitement de commenter le verdict de la Chambre d’Appel de Paris, avec des arguments abracadabrants, le tout, dans une sorte d’excitation extrême proche de l’hystérie,  indigne d’un ministre de la République. Où sont donc passés les avocats de Boni Yayi, pour qu’un ministre de la Justice, Administrateur des hôpitaux, se croit obligé  de relever les insuffisances d’une décision de Justice. La démonstration était si maladroite que les vrais avocats du Président de la République ont dû monter au créneau le lendemain, pour recoller les morceaux ! Pathétique tout cela ! Ce que nos lecteurs ne savent pas, et que nous allons révéler, documents à l’appui, dans nos prochaines parutions, c’est que le ministre a fait pire.

Tenez ! Le mercredi 27 novembre 2013, alors que nous étions à moins d’une semaine du verdict du 04 décembre dernier, le ministre Djènontin prend le vol commercial d’une grande Compagnie aérienne bien connue, avec dans sa valise,  une lettre portant sa signature, adressée à la ministre de la Justice Christiane Taubira, ayant pour objet (sic) Etat béninois c/Patrice Talon, avec en sous titre, Réponse de l’Etat du Bénin aux réquisitions du Ministère Public, lors de l’audience en Chambre de l’Instruction, en date du 23 octobre2013 : lettre du Garde des Sceaux N°0823/CMJDH/CAB/SP-C  en date du 25 novembre 2013 : 20 pages. Le contenu de cette lettre truffée de fautes d’orthographes et de grammaire, que nous livrons partiellement dans l’article ci-contre, en attendant de la publier in extenso, fait honte. Comment un ministre de la Justice peut ignorer  qu’après les réquisitions du Procureur au cours de l’audience du 23 octobre, suivies  des plaidoiries des avocats de la Partie Civile, qui ont eu tout le loisir de présenter des observations, il n’y a plus d’autres observations à faire, avant le verdict annoncé pour le 04 décembre 2013 ? Comment peut-il ne pas comprendre  qu’après les réquisitions du Procureur, censé défendre le bien-fondé de la demande d’extradition, sur la base des documents que notre gouvernement lui a transmis, que la cause de l’extradition était perdue d’avance .Le ministre Djènontin a fait un voyage inutile aux frais du contribuable béninois, pour une cause perdue d’avance, là où un simple courrier express ou un fax, ou un e-mail, envoyé dès la fin de l’audience du 23 octobre, aurait suffi. Il y a lieu de vérifier les déclarations des avocats-conseil du Président Yayi, selon lesquelles  c’est le Président Yayi lui-même qui paierait les honoraires de ses conseils. Le ministre des Finances devraient nous expliquer par quelle alchimie le Président Boni Yayi, qui ne perçoit déjà pas de salaire, réussit à payer les honoraires faramineux de son avocat parisien, sans compter les frais de voyage Paris-Cotonou.

                Il ressort de ce qui précède, que les affaires dites de tentatives  d’empoisonnement et de coup d’Etat, ont été gérées dans une telle opacité, et avec un tel  amateurisme, que toutes les démonstrations de bonne foi du gouvernement, et de son chef, ne convainquent personne. Il n’y a qu’une explication, et une seule, au verdict de la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Paris : Notre système judicaire, sous le Président Boni Yayi, n’offre pas suffisamment de garanties pour la reddition d’une Justice sereine. C’est une honte pour notre pays le Bénin, que de se voir asséner cette vérité à la veille du Sommet Elyséen  sur la sécurité en Afrique. Seuls les avocats commis à la défense du Chef de l’Etat peuvent prétendre  le contraire. Comme on les comprend ! Les citoyens ordinaires que nous sommes, savent que la Justice (pas seulement) sous le Président Yayi est instrumentalisée. Témoin : les grèves successives des magistrats .Témoins encore les affaires Icc, avec le Pg Georges Constant Amoussou en détention préventive depuis plus de deux ans, les affaires de  concours frauduleux, Censad, enterrées à jamais ! Témoins enfin, ces rocambolesques affaires d’empoisonnement et de coup d’état, et les déboires d’un juge d’instruction contraint à l’exil, pour la première fois depuis l’avènement du Renouveau Démocratique. Quant à Djènontin , il  devrait méditer sur le sort de ses prédécesseurs en excès de zèle comme l’ex- ministre Armand Zinzindohoué dont les discours étaient truffés de l’expression « la haute Autorité »laquelle n’a eu aucune peine à lui coller une partie de la  responsabilité de l’affaire Icc -service. 

Munitions: cette armée européenne en situation difficile 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité