Rentrée solennelle de la Chaire Unesco de l’Uac : sous le signe de la consolidation de la démocratie

Par une conférence inaugurale organisée vendredi 20 décembre 2013, au Chant d’oiseau de Cotonou, sur la thématique : «L’instabilité des démocraties nouvelles : d’où vient-elle», la Chaire Unesco des Droits de la Personne et de la Démocratie de l’Uac, a effectué sa rentrée solennelle.

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C’est officiel. L’année académique 2013-2014 a officiellement démarré à la Chaire Unesco des Droits de la Personne et de la Démocratie de l’Université d’Abomey-Calavi. Et les activités académiques pour le compte de cette année, officiellement lancées. Vendredi 20 décembre 2013 au Chant d’oiseau de Cotonou, a en effet eu lieu la cérémonie solennelle de rentrée. Cette activité d’une grande importance dans le système universitaire, a été marquée par la traditionnelle conférence inaugurale. Portant cette année sur le thème : «L’instabilité des démocraties nouvelles : d’où vient-elle», la conférence a été animée par l’Anthropologue-Sociologue, le Professeur Francis Akindès de l’Université Alassane Ouattara de Côte-d’Ivoire.
A l’ouverture de la conférence inaugurale présidée par le Vice-recteur chargé des affaires académiques, le Professeur Noël Gbaguidi, Titulaire de la Chaire Unesco, a, dans son mot de bienvenue, précisé que l’année académique est placée sous le signe de la continuité de l’engagement de la Chaire, dans le sens de la consolidation de la démocratie.

Les crises démocratiques en Afrique

Dans l’exposé qu’il a brillamment présenté sur l’origine de l’instabilité des démocraties nouvelles, le Professeur Akindès a montré que l’Afrique n’a pas le monopole de la crise démocratique. Cependant, nuancera-t-il, les causes de ces crises, en Europe et en Afrique, ne sont pas les mêmes. Selon le conférencier, la crise démocratique en Europe est une «crise des représentants», née du discrédit des leaders politiques, tandis qu’en Afrique «c’est la stabilité des mécanismes de production des représentants légitimes» qui est à la base des crises. Et si, souvent, sont donnés pour causes de l’instabilité politique en Afrique, les facteurs d’immixtion des puissances coloniales dans les affaires internes des pays indépendants, de pauvreté, de tribalisme, d’absence de culture démocratique et de Leadership politique, le Professeur Akindès a identifié une autre cause plus occulte, et non moins corrosive, pour la construction de l’édifice démocratie : «la représentation culturelle de l’Etat». Cette représentation qui dit que «l’Etat – lieu de concentration de tous les pouvoirs – n’est la propriété de personne», qu’un «Etat, ça se vole, ça se mange», est à l’origine de la représentation communautariste et marchande de l’Etat, dont le contrôle par le jeu des urnes, désormais une obligation, explique la fragilité de la démocratie. Dans son exposé, le Professeur Akindès a démontré que tout bouge dans l’Afrique politique, mais que les changements observés ne sont pas à la mesure des attentes.
Signalons que la communication a été suivie d’un débat, lors duquel le Directeur de la Publication du quotidien béninois ‘’La Nouvelle Tribune’’, Vincent Foly, soutiendra qu’en Afrique, le problème est plus au niveau des hommes qui animent la vie politique, que du processus. «Nous avons une démocratie sans démocrates», a-t-il relevé.

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