Après une première Commission Elègbè, sans succès, le gouvernement béninois vient de mettre sur pied une nouvelle commission d’enquête dans le fameux dossier des concours frauduleux au Ministère de l’Economie et des Finances.
N’y aura-t-il pas une troisième, une quatrième, une cinquième,…, une énième commission ? C’est la question que l’on est aujourd’hui en droit de poser dans le fameux dossier du concours frauduleux au ministère de l’Economie et des Finances qui, bientôt deux ans après son éclatement, est loin de connaître son épilogue. En effet, après l’installation d’une première commission d’enquête, la Commission du nom du Conseiller spécial du Chef de l’Etat aux affaires politiques, Amos Elègbè, le gouvernement vient de mettre sur pied une nouvelle commission. Cette installation intervient alors même que les résultats d’enquêtes apparemment infructueuses de la première commission restent jusque-là inconnus. Présidée par le Haut commissaire à la gouvernance concertée, Moise Mensah, la nouvelle commission d’enquête selon les bribes d’informations existantes sur elle, vise tout comme la première à faire la lumière sur le sulfureux dossier du concours de recrutement au Mef. La similitude des missions assignées aux deux commissions d’enquête mais surtout et la période- de crise sociale née des mouvements de grève pour, entre autres, la liberté et l’annulation du fameux concours- d’installation de la seconde suscitent un certain nombre d’interrogations suspicieuses. La plus importante est relative à la coïncidence entre le retour sur scène, notamment dans les revendications des syndicalistes et la période d’installation de la Commission Mensah. On se demande si c’est parce qu’aujourd’hui, le dossier a refait surface qu’on a vite fait d’installer une nouvelle commission ? Cela, dans le seul dessein de définitivement ranger le dossier. Si ce n’est une stratégie savamment illustrée par la pensée : «au Bénin, pour enterrer un dossier, il faut créer une commission d’enquête», la ressemblance est forte. Encore qu’aujourd’hui, sous prétexte qu’une commission y travaille, comme c’est le cas depuis environ un an avec la Commission Elègbè, il est défendu aux syndicalistes d’en faire un point revendicatif.