Gestion de la crise sociale : les incohérences du ministre Orou Guiwa

En face de certaines têtes couronnées, le week-end dernier, à Cotonou, le ministre Chargé des relations avec les institutions Bio Toro Orou Guiwa n’a pu s’empêcher d’aborder les questions relatives à la crise sociale qui agite actuellement le pays.

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Ce ministre pourtant connu pour son caractère taciturne n’a pas hésité à débiter un certain nombre d’incohérences en ce qui concerne le bras de fer qui oppose le gouvernement et les confédérations syndicales. Au cours de cette rencontre, le ministre a fait comprendre que le gouvernement ne cèdera jamais à la revendication des syndicalistes qui consiste à limoger le préfet de l’Atlantique-Littoral, Placide Azandé, et le commissaire central de la ville de Cotonou, Pierre Agossadou. Selon lui, ces limogeages ne contribueront qu’à fragiliser l’autorité de l’Etat. Il pense même que la grève des centrales et confédérations syndicales n’est qu’une machination politique. D’abord il faut préciser que le moment a été mal choisi par Bio Toro Orou Guiwa, pour lâcher ces propos mal inspirés. Sinon, comment comprendre qu’à la veille de la reprise des négociations, déjà très tendues, entre gouvernement et syndicats, un ministre qui ne participe même pas au dialogue, se permet le luxe de déblatérer sur la place publique, des propos qui n’auront pour seul effet que de raviver la tension et de bloquer les discussions. Mieux le Ministre Orou Giwa a essayé d’expliquer à ses invités que le limogeage de ces deux personnalités réclamé par les syndicalistes, plus précisément celui du commissaire central de Cotonou, ne fera que créer une autre crise ; mais cette fois-ci dans le rang des policiers. A en croire le ministre, le syndicat de la police menacerait déjà d’aller en grève, si le commissaire central était limogé. Voilà des révélations d’un ministre du gouvernement, qui nous paraissent, pour ne pas dire fausses, plutôt incohérentes. A moins que nous ne soyons sous informés, nous pouvons dire qu’à ce jour nous n’avons pas connaissance d’une menace de ce genre venant du rang de la police. Mais si tel était le cas, il ne serait pas moins important de rappeler au ministre chargé des relations avec les institutions, qui a porté l’info au sein de l’opinion publique, que les corps militaires et paramilitaires, dont la police et la douane, sont interdits de grève depuis le vote par le parlement en 2012 d’une loi dans ce sens. Le ministre ignorerait-il les textes de la République ? La question taraude l’esprit d’un certain nombre d’observateurs depuis le week-end dernier.

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