Hier dimanche, les responsables des syndicats membres du Front des trois ordres de l’enseignement ont été invités en catimini par le ministre de l’Enseignement secondaire Alassane Djemba. Au début, il était annoncé qu’ils rencontrent le Chef de l’Etat mais subrepticement, ils ont été contraints à participer à une séance de travail avec les trois ministres en charge de l’éducation.
A mots à peine voilés, ils ont demandé aux syndicalistes de se désolidariser de la grève des centrales dont ils sont pourtant solidaires. Incapable de mener un dialogue sincère avec les travailleurs et d’obtenir le dégel de la tension sociale actuelle, le gouvernement a choisi ses moyens préférés : le mensonge et la division. Ce dimanche, alors que les travailleurs en lutte attendent impatiemment ce jour pour retourner à la table de négociation, le ministre de l’enseignement secondaire Alassane Djemba fait inviter les responsables des syndicats membres du front pour une séance de travail. Après une concertation, ils décident d’y aller. Au cours de cette réunion, le ministre Djemba qui vient un peu en retard, informe ses hôtes qu’en réalité c’est Yayi qui veut les rencontrer et qu’un bus devrait venir les chercher pour les amener afin de rencontrer le président mais au finish, ils ont rencontré les trois ministres de l’éducation. Au cours de cette rencontre, le porte- parole des ministres qui est le ministre d’Etat François Abiola les a invités à parler des problèmes spécifiques. Les problèmes ont tourné autour de la sédentarisation des vacataires et la défalcation. Les ministres ont promis faire l’effort pour que les deux points puissent être réglés très vite. Mais le plus important, affirme le ministre Abiola c’est de lâcher la grève puisque, plusieurs autres corps de métier comme les médecins et même les magistrats sont sur le point de le faire. Il ajoute que le gouvernement ne peut jamais satisfaire au premier point des revendications des centrales syndicales qui souhaitent que le préfet et le commissaire central de Cotonou soient limogés. Et pour cause, ajoute-t-il, les policiers menacent d’entrer eux-mêmes en grève si jamais le commissaire était limogé. La stratégie du gouvernement consiste donc à diviser les travailleurs en amenant le Front à se désolidariser des centrales syndicales. Mais les syndicalistes du Front ont vite compris le jeu du pouvoir. Et bien qu’ayant participé aux travaux et faire des propositions spécifiques à leur corps de métier, ils ne semblent pas être prêts pour jouer aux briseurs de grève.