La grève des magistrats qui paralyse l’administration judiciaire depuis plusieurs semaines déjà semble avoir été noyée par le déclenchement du mouvement des centrales et confédérations syndicales.
Mais ce n’est surtout pas l’avis du président de l’Unamab, Michel Adjaka, qui parle plutôt d’un repli tactique pour laisser les confédérations syndicales mener une lutte qui comporte un peu de leurs points de revendication. Invité hier sur la Radio Soleil Fm, il a fait savoir que les magistrats n’arrêteront pas la grève, tant que les fonds défalqués sur les salaires, pour fait de grève, ne seront pas rétrocédés. « Ce n’est pas tolérable que dans un Etat de droit, le gouvernement emprunte la voie de l’illégalité contre ceux qui sont chargés de dire le droit », a fait noter le président de l’Union national des magistrats du Bénin (Unamab), en faisant allusion aux défalcations opérées sur les salaires, pour fait de grève. Michel Adjaka préfère plutôt parler de confiscation de salaire, compte tenu du caractère arbitraire ou illégal des défalcations opérées. A en croire le président de l’Unamab, cela fait déjà deux mois de défalcations qui ont été opérés sur les salaires. Il a fait savoir que ce n’est pas en procédant de cette façon que le gouvernement arrivera à affaiblir leur mouvement de débrayage, bien au contraire. Faisant allusion à la crise sociale de 1989 qui a conduit à la conférence nationale des forces vives de la nation, le magistrat a fait savoir que les travailleurs de cette époque ont eu à subir jusqu’à six mois de défalcations avant que la situation ne se dégénère complètement. Vu la façon dont le gouvernement gère la crise, Michel Adjaka suppose que le gouvernement a peut être un plan ou une envie de conduire le pays vers la situation de 1989. Par ailleurs, il a noté que la dernière rencontre de l’Unamab avec le gouvernement remonte au 13 février dernier. Une rencontre au cours de laquelle le ministre d’Etat et sa délégation, selon les propos du magistrat, ont reconnu la pertinence de leurs points de revendication. Mais depuis cette rencontre au cours de laquelle la partie gouvernementale a promis de rendre compte à qui de droit, l’Unamab n’a plus été contactée.