Le leader du Parti du Renouveau démocratique (Prd), Me Adrien Houngbédji a procédé le week-end dernier à un grand rassemblement de ses militants, à Ifangni. C’était l’occasion pour le président et certains barons du parti de renouer le contact avec les populations de cette localité du plateau.
A cette occasion, le président des « Tchoko-tchoko » n’a manqué de se prononcer sur la situation de crise socio politique et économique que traverse le pays.
En analysant la situation de crise actuelle, le président du Prd, Adrien Houngbédji n’y est pas allé de main morte, pour faire porter le chapeau au régime en place. D’après le sombre tableau qu’il a peint, le pouvoir en place est vautré dans la mauvaise gouvernance, la violation des droits de l’homme et des libertés. Me Houngbédji accuse le régime Yayi d’afficher une indifférence face à la paralysie de l’administration et la souffrance du peuple. Pour lui, le bras de fer dans lequel s’est engagé le gouvernement avec les syndicalistes est stupide. Sur le plan politique, le leader des « Tchoko-tchoko » accuse le gouvernement d’avoir fait du Bénin un pays incapable d’organiser des élections, à cause d’une liste électorale inexistante.
Plaidoyer de Houngbédji pour la correction du Code de procédure pénale : «Je peux garantir aux FCBE et à Yayi Boni que c’est la loi actuellement en vigueur qui leur sera appliquée avec la même rigueur»
Nous avons déposé également une deuxième proposition de loi qui fait moins de bruit mais qui est aussi importante. Parce que dans l’état actuel de nos textes, si le président Yayi Boni décide aujourd’hui que telle personne passera dix ans en prison, qu’il soit innocent ou qu’il soit coupable et bien ce monsieur ou cette personne passera dix ans en prison. Comment ? Parce qu’il suffit qu’il arrête la personne, qu’il le défère devant le procureur et dire au procureur « gardez-le ». Le procureur l’envoie devant le juge d’instruction. Le juge d’instruction dit non il est innocent libérez- le. Yayi Boni dit au procureur général : Faites appel ! Le procureur général, lui est obligé de faire appel, il fait appel. On va devant la chambre d’accusation c’est- à- dire la cour d’appel des juges d’instruction, la cour d’appel des juges d’instruction dit: Celui là, il n’a rien fait. Libérez-le. Yayi Boni dit non, procureur général faites pourvoi en cassation et c’est fini. Et c’est fini. On fait pourvoi en cassation et la personne peut rester là cinq ans, la personne peut rester dix ans. Nous n’avons pas fait la conférence nationale pour ça. Et je voudrais rappeler ici aux plus jeunes d’entre nous ce qui se passait avant la conférence nationale. En 1961, le président Hubert Maga, il a fait de bonnes choses hein. Il a fait de très bonnes choses. Mais il n’a pas fait que de bonnes choses. En 1961 il a pris une loi. Et avec cette loi là quand on dit que quelqu’un a fait quelque chose on le prend, résidence surveillée, il ne sort plus. C’était en février 1961et Maga est tombé en 1963. C’est avec la loi qu’il a prise en 1961 c’est avec cette même loi qu’ on l’a mis en résidence surveillée. Ceux qui l’ont renversé sont arrivés, au lieu de supprimer la loi, ils l’ont gardée. D’ailleurs ils lui ont appliqué ça et ils sont restés là jusqu’à ce que le président Zinsou arrive. Lui il a vu ça, et il a dit, mais voilà une bonne loi, au contraire il l’a encore corsée. Et la loi est restée là. Le jour où on l’a renversé, c’est avec cette même loi qu’on l’a gardé en résidence surveillée pendant plusieurs mois au Nord du pays. Cette même loi est restée en place jusqu’à ce que KEREKOU arrive. KEREKOU, ah ! Il dit, mais voilà une bonne loi. Il prend Maga, il prend Ahomadegbe, il prend Apithy avec la même loi et il les garde pendant dix ans. Et s’il n’y avait pas eu la conférence nationale, lui-même on lui aurait appliqué la même loi. Est-ce que vous comprenez ce que je dis? S’il n’y avait pas eu la conférence nationale, lui aussi, s’il n’a pas supprimé cette loi, on lui aurait appliqué ça et lui aussi il aurait été mis en résidence surveillée. Et bien au PRD, nous disons, nous ne voulons pas cela. Nous voulons qu’on respecte la justice. Nous voulons que quand quelqu’un est innocent qu’on le libère. C’est les juges qui disent si quelqu’un est innocent ou n’est pas innocent. Si nous ne faisons pas ça, je peux garantir aux FCBE et à Yayi Boni que c’est la loi actuellement en vigueur qui leur sera appliquée avec la même rigueur par leurs ennemis d’aujourd’hui. C’est donc un appel que je fais en réalité. Je fais appel à toutes les forces politiques de ce peuple y compris aux FCBE y compris à Yayi Boni lui-même pour dire non pendant que vous êtes là, ce qui ne va pas là enlevons ça. (Parce que c’est la chicotte qui frappe l’ancienne femme, c’est la même chicotte qui tape la nouvelle femme. Voulez-vous que la même chicotte vous frappe aussi ?) Et nous avons déposé une proposition de loi pour qu’on puisse revoir le code de procédure pénale sur ce plan pour que lorsque la cour d’appel, la chambre d’accusation disent qu’il y a non lieu, qu’on libère les gens. Et nous ne sommes pas nombreux comme députés PRD à l’Assemblée Nationale. Notre nombre à nous seul, ne permet pas de faire passer cette loi, mais j’espère que notre classe politique. Que toutes les forces épris de démocratie et de liberté voteront ce texte et que nous aurons donc un code de procédure qui renforce la liberté individuelle dans notre pays......