Assemblée générale des confédérations syndicales : pas de moratoire, la grève se poursuit

A l’issue de l’Assemblée générale qu’elles ont organisée hier, mercredi à la Bourse du Travail pour faire le point de leur mouvement de débrayage, les Confédérations syndicales ont décidé de poursuivre la grève. Contrairement à l’espérance populaire, il n’y aura pas de moratoire.

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La grève se poursuit de plus bel dans les écoles et administrations publiques. Ainsi, en ont décidé hier, mercredi 5 mars 2014, les travailleurs  lors d’une Assemblée générale tenue à leur siège, à la Bourse du Travail.

Pour les nombreux travailleurs réunis hier à la Bourse du Travail, le discours du chef de l’Etat le 28 février dernier n’a rien apporté comme satisfaction aux revendications syndicales. La rétrocession annoncée des défalcations sur salaires pour fait de grève n’est nullement une avancée dans le sens de la décrispation de la crise sociale.Car, explique le Sg Christophe Dovonon, «on n’est pas parti en grève à cause des défalcations». Mais plutôt pour « défendre la liberté, exiger l’annulation des ‘’concours-maison’’ et autres », indique-t-il.

Félicitant les magistrats, les praticiens hospitaliers pour leur décision de mettre momentanément terme à leurs mouvements de grève, le Sg Laurent Mètongnon a fait constater que les problèmes- les revendications- sont non seulement différents mais aussi que «ceux qui donnent un moratoire, ont déjà eu quelque chose». Leurs revendications sont en train d’être satisfaites. Ce qui est loin d’être le cas des Centrales syndicales qui n’entendent pas démordre tant que le «gouvernement ne va pas entendre raison» et satisfaire à leurs exigences.

Intoxication et mauvaise foi

Lors de leur Ag d’hier, les travailleurs ont relevé des contre-vérités dans le discours du chef de l’Etat. Contrairement à la version du président Boni Yayi, les travailleurs estiment que la grève déclenchée par les Centrales et qui paralyse le pays depuis le 07 janvier est bien légale. Aussi, pensent-ils, que les prisons béninoises abritent des prisonniers politiques. «Mon ami Moudjaïdou, l’ancien ministre enfermé à Missérété est bien un prisonnier politique», indique le Sg Dieudonné Lokossou pour qui il ne saurait avoir de «trêve pour les prédateurs de libertés».

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Pour les travailleurs, les passages des ministres du gouvernement devenus «locuteurs en langues nationales» sur les plateaux de la télévision nationale pour expliquer les raisons de la grève en cours selon le pouvoir relève de la mauvaise foi. Selon le Sg Mètongnon cette action qui «ne fait que mettre de l’huile sur le feu  vise à retourner le peuple contre les travailleurs». Et pour cette raison, les travailleurs dans le souci de l’équilibre de l’information afin de laisser la population trancher, souhaitent pouvoir donner aussi en langues nationales leur version. Dans ce sens, un droit de réponse, à en croire le Sg, a été déjà été envoyé à l’Ortb.

La grève en attendant

S’ils disent être disposés à toutes négociations pour le dégel de la situation, les travailleurs n’entendent pas céder face à la privation des libertés par le gouvernement qui veut les avoir à l’usure. De ce fait, et cela, «jusqu’à nouvel ordre, la grève se poursuit, a fait savoir le Sg Lokossou». «L’avenir en dépend», a insisté le Sg Iko avant que le Sg Todjinou n’appelle à la mobilisation générale des travailleurs notamment les enseignants communautaires et les vacataires qu’il félicite pour leur entrée dans la grève.

Qu’en est-il de la conséquence de décision des Centrales syndicales sur l’année scolaire ? «Si l’année prend la couleur blanche ce serait la faute du gouvernement. Car elle ne fait pas partie des revendications des centrales. C’est le gouvernement qui veut nous imposer une année blanche», préviennent les travailleurs.

 

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