Dans son discours du 28 février dernier sur la crise sociale, Boni Yayi avait lancé un appel au dialogue politique. On avait pensé à une autre de ses annonces circonstancielles sans actions sincères et concrètes. Mais cette fois, c’est apparemment sérieux. Et on dirait qu’un peu comme pour joindre l’acte à la parole, 10 jours après son discours, Boni Yayi s’est rendu ce jour lundi 10 mars chez les Soglo et chez Bruno Amoussou.
Le chef de l’Etat était chez les Soglo pour saluer Rosine Soglo, ancienne première dame et actuelle doyenne d’âge de l’Assemblée nationale. Elle a soufflé hier dimanche sa 80ème bougie. Boni Yayi est donc allé lui dire joyeux anniversaire. On apprend que les échanges entre les deux personnalités ont porté sur l’émancipation de la femme béninoise.
Le président Boni Yayi s’est ensuite rendu chez Bruno Amoussou, président de l’Union fait la Nation (Un), la plus grande alliance politique de l’opposition au Bénin. Simplement inédit ! Depuis son arrivée au pouvoir en 2006, c’est la première fois que Boni Yayi rend visite à Amoussou Bruno. Pis, ces dernières années, les relations entre le gouvernement, disons Boni Yayi et l’Union fait la Nation (Un) se sont un peu dégradées. Dans ce contexte, on ne pouvait s’attendre à « ce geste d’humilité », comme l’a reconnu Bruno Amoussou de la part de Boni Yayi. Les échanges entre les deux hommes ont porté sur des questions d’actualité nationale et internationale. On s’imagine qu’ils ont parlé de la crise sociale et des conditions d’un dialogue politique fécond et sincère. Ci-dessous les propos de Bruno Amoussou à la fin du tête-à-tête entre Boni Yayi et lui.
Bruno Amoussou : « nous sommes en état de l’aider »
« Je voudrais d’abord remercier le Chef de l’Etat de l’honneur qu’il m’a fait en me rendant visite à mon domicile. Ce n’est pas courant hein. Je suis très heureux qu’il m’ait donné la possibilité d’échanger avec lui. Bien sûr, nous avons parlé des questions nationales et internationales mais au-delà de cela, au-delà des sujets abordés, l’important a été d’échanger les points de vue sur les différentes questions, les évaluations que chacun de nous fait de la situation et les convergences ou les divergences, c’est cela qui me paraît être la chose importante. Il est heureux que dans notre pays, de telles rencontres puissent se faire. Le Chef de l’Etat a pris sa voiture, s’est rendu au domicile de quelqu’un comme moi pour échanger avec lui parce qu’il trouve que ce serait utile qu’il en soit ainsi. Je pense que si nous pouvons conserver dans notre pays cette convivialité, cette possibilité d’échanges, cette ouverture d’esprit et cette humilité…si nous pouvons conserver tout cela, alors les espoirs sont permis. Il n’y a pas de sujet particulier sur lequel on doit insister à tel ou tel moment. L’essentiel, c’est d’avoir le cadre, le contexte, de savoir comment et par quelle voie on peut aborder la discussion de ce sujet-là. C’est pour ça que l’entretien que nous venons d’avoir m’a été très utile à moi. Le chef de l’Etat a certainement écouté les quelques avis que j’ai pu donner et je suis très heureux d’avoir partagé avec lui, les préoccupations qui sont les miennes. C’est lui qui a la commande du pays. Je suis sûr que la démarche d’humilité qu’il a faite à mon endroit, contribuera à l’aider dans la tâche qui est la sienne et nous tous, nous sommes en état de l’aider pour que notre pays comme d’autres, emboîte le pas du développement, de la concorde, de la paix. Nous parlons beaucoup de cela mais voilà un exemple concret, une démarche précise qui contribue à mon avis à l’instauration de ce climat que nous recherchons tous. »
Transcription : Deo Gratias Kindoho
Source : Ortb/ Radio.
Laisser un commentaire