Crise sociale au Bénin : le plus dur reste encore à faire pour Yayi (la grève continue)

Le gouvernement croyait être déjà sorti de l’auberge, lorsque ces dernières 72 heures les praticiens hospitaliers et les acteurs de l’administration judiciaire ont fait l’option d’une suspension de leurs grèves, contre des moratoires allant de un à trois mois.

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Le discours du chef de l’Etat, prononcé le 28 février dernier et qui jusqu’hier commençait à prendre l’allure d’une panacée n’a pas marché à tous les coups. L’alchimie Yayi s’est donc heurtée à la dure carapace des secrétaires généraux des confédérations et centrales syndicales. Si on peut se réjouir des décrispations enregistrées dans le secteur de la santé et celui de la justice, ont doit tout de même reconnaître que c’est maintenant que le plus dur commence pour le gouvernement. Et pour cause, le secteur éducatif et la plupart des administrations des services publics resteront encore paralysés. C’est du moins la décision prise hier par les secrétaires généraux de la Cstb, de la Cgtb, de la Csa-Bénin, de la Cosi-Bénin et de la Fésyntra-Finances. Ainsi donc le pays va encore tourner au ralenti pendant plusieurs jours, et le trésor public continuera par perdre, par jour de grève, près de 2 milliards 500 millions Francs Cfa ; sans compter d’autres formes de perturbations dues au blocage de l’administration publique. Tout ceci n’est plus que la conséquence des mauvais choix d’un gouvernement qui au lieu d’opter pour un dialogue franc, fait plutôt l’option de la ruse et de la provocation. Sinon, comment peut-on comprendre que c’est pendant qu’un cadre formel de dialogue a été déjà institué, et que des négociations sont en cours entre le gouvernement et les confédérations syndicales, que le chef de l’Etat choisit de faire un discours qui prend l’allure d’une conclusion des négociations, sans qu’aucun point des revendications n’ait fait l’objet de consensus entre les parties ? Mieux, en s’appuyant exclusivement, dans son allocution du 28 février, sur la rétrocession des fonds défalqués sur salaire, le président de la République, a plutôt donné l’impression de brouiller les cartes. Il était pourtant clair dans tous les esprits que la défalcation sur salaires n’est qu’un incident de parcours dans cette crise sociale ; une goutte d’eau salée dans un océan de revendications. A ce rythme on ne saurait s’empêcher de croire que le gouvernement de Boni Yayi est plutôt masochiste, ce qui l’amène à ne faire que des choix qui entretiennent la crise. Voici déjà une semaine que le dialogue a été rompu au profit de séniles subterfuges.Pendant ce temps, les syndicalistes ne démordent pas sur leur principal point de revendication ; celle qui consiste à limoger Placide Azandé et Pierre Agossadou. Un point qui apparaît aux yeux du gouvernement comme une corvée herculéenne. Et pourtant c’est à ce niveau que le plus grand effort reste à faire.

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