Campagne cotonnière 2013-2014 au Bénin : l’absence remarquée des 5 usines du groupe Ica

La communication tapageuse autour du coton depuis le début de la campagne n’a pas suffi pour ensevelir les nombreux cafouillages et manquements observés. Et c’est malheureusement ce tapage médiatique qui révèle encore ceux-ci. Selon les statistiques, les chiffres de l’année dernière sont loin d’êtres atteints.

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 Les statistiques tenues par des structures impliquées dans la gestion de la filière coton révèlent qu’en pareil moment l’année dernière, c’est-à-dire courant mars 2013, plus de 231 000 tonnes de coton graine ont été réceptionnées et égrenées dans toutes les usines qui avaient participé  à la campagne cotonnière. Ces mêmes statistiques révèlent qu’actuellement c’est-à-dire en mars 2014,   c’est seulement  178 000 tonnes environ de coton qui ont été réceptionnées. Pire, à peine 109 000 tonnes ont été réellement égrenées, soit environ 69 000 tonnes de coton graine stockées contre 0 tonne en 2012-2013.

Pas besoin d’être spécialiste pour se rendre compte que les performances de l’année dernière sont loin d’être atteintes et que la campagne bat visiblement de l’aile. Tenez, le 12 février dernier au Palais de la Marina en présence des acteurs de la filière et des maires, Yayi avait décrété l’opération « Une semaine pour la fin du ramassage du coton dans la zone Centre – Sud Bénin et deux semaines dans la zone Nord Bénin » pour sauver le coton des pluies précoces, avec un déploiement d’environ 4 000 hommes en uniforme.

Après 4 semaines, à ce jour, le ramassage n’est toujours pas achevé  dans la zone Centre-Sud. Pour le Nord, n’en parlons plus. Tout ceci n’augure rien de bon quant aux résultats à la fin de la campagne que beaucoup n’hésitent pas à qualifier de catastrophique.

Autre preuve, sans compter les charges afférentes  à ce déploiement des hommes en uniforme et qui augmentent au fil des jours, les charges de stockage pourraient s’évaluer selon les spécialistes à environ   1milliard de Fcfa environ. Et ne parlons pas des risques afférents au stockage (vol, mouille du coton, dégradation de la qualité..) qui avaient amené les professionnels de l’égrenage à bannir à tout jamais cette pratique depuis plusieurs campagnes.  

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Qu’est-ce qui peut expliquer ce gaspillage voulu et ces contre-performances alors que c’est  le gouvernement lui-même qui organise  la campagne avec tous les moyens possibles (réquisition des usines de la SODECO au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, déploiement des militaires, mise à contribution des maires, immobilisation de tous les ministres …)?

La réponse, selon les observateurs,  est toute simple: la mise à l’écart des cinq usines du groupement Ica qui selon les spécialistes ont une capacité de 140.000 tonnes. La preuve en est que pour le compte de la campagne de 2012-2013, en pareil moment de l’année autrement dit courant mars 2013,  les usines du groupement Ica à elles seules avaient déjà réceptionné et égrené environ 70 000 tonnes de coton. Le Ministère de l’agriculture et la Sonapra ont toutes ces données.  C’est donc en connaissance de cause que Idrissou Bako le DG Sonapra devenu dans la foulée coordonnateur des usines de la Sodéco et Fatouma Amadou Djibril ancienne employée de Talon devenue Ministre de l’agriculture par accident, ont manœuvré pour écarter les usines du groupement Ica.

Mais vaille  que vaille, malgré les conséquences, le Gouvernement  Yayi poursuit dans sa logique et reste logique dans son acharnement aveugle contre Talon qui  passe pour  l’opérateur économique qui s’y connaît le mieux dans la filière coton dans laquelle il investit et s’investit depuis des décennies.

L’on se demande aujourd’hui au vu de tout ce qui se passe, ce qui peut bien empêcher le Gouvernement de revoir sa copie, pour sauver les meubles ? A qui profite réellement toutes ces décisions du Gouvernement dans la gestion de la filière cotonnière, se demande t- on ? A Idrissou Bako ? Au Ministre Fatouma Amadou Djibril ? A Yayi ? Au peuple béninois ?? 

Que nous réserve encore le Gouvernement  dans les prochains jours? L’avenir nous le dira certainement.

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