Chemin de fer Cotonou-Niamey : des manœuvres pour écarter le groupe Petrolin de Samuel Dossou

Du nouveau dans le dossier de projet de réhabilitation et de construction du réseau ferroviaire Cotonou-Niamey.  Les informations qui nous parviennent de sources proches de ce dossier ne sont pas bonnes. Elles ne sont rassurantes ni pour la mise en œuvre effective du projet, ni pour l’opérateur privé béninois Petro lin .De quoi s’agit-il ?

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En 2010, la société, Pétrolin trading (à travers sa filiale Pic Network) de l’homme d’affaires béninois Samuel Dossou,  avait remporté l’appel d’offres international lancé pour la sélection d’un concessionnaire de l’axe Cotonou-Niamey ; un segment prioritaire de la boucle ferroviaire Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan. Il s’agit de l’appel d’offres bi-étatique (Bénin-Niger) relative à la réhabilitation, la construction et la gestion du réseau ferroviaire Cotonou-Dosso-Niamey. Par une lettre bi-étatique de notification d’adjudication, le Group Petrolin avait été informé de la désignation de son offre. Mais voilà, il y a un peu plus de quatre mois, les donnes semblent avoir changer au détriment de cet adjudicataire. Le 07 novembre 2013, le président nigérien Mahamadou Issifou a effectué une visite de travail au Bénin. La réalisation de l’infrastructure ferroviaire faisait partie des points au cœur de son séjour. A l’issue de sa visite, un Mémorandum d’Accord a été signé entre le Bénin et le Niger sur la réalisation de ce projet. En effet,  il est envisagé la création d’une société multinationale au capital de soixante-dix milliards de francs Cfa dont 10% pour chacun des deux Etats, 20% pour leur secteur privé respectif et 40% pour le partenaire stratégique, en l’occurrence, le groupe Bolloré. Personne n’a vraiment compris ce qui s’est passé.

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L’adjudicataire du projet est relégué au second rang et est contraint à seulement 20% du capital de la multinationale à créer. Petrolin a-t-il montré ses limites financières ? Pas sûr. Le groupe affirme avoir bouclé le financement du projet avant même la signature du mémorandum de Cotonou en novembre dernier. Depuis cinq ans, le groupe n’attendait, se défend-il, que la signature de la convention de mise en concession de l’Ocbn (Organisation Commune Bénin-Niger) pour démarrer les travaux. Pourquoi la convention de mise en concession de l’Ocbn n’a-t-elle pas été signée au Groupe Petrolin adjudicataire de l’appel d’offres depuis toutes ces années ? Premier niveau d’inquiétude.

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Ecarter Petrolin à tout prix?

Un récent communiqué du gouvernement nigérien, relayé par l’agence de presse Xinxhua annonce qu’il sera procédé à Niamey le 7 avril prochain au lancement des travaux de construction du chemin de fer Niamey-Parakou. Le projet sera lancé à Cotonou le 8 mai. Bonne nouvelle sans doute. Surtout pour un projet dont la mise en œuvre peine à démarrer depuis plusieurs années. Seulement, des incohérences renforcent la position de ceux qui croient que des manœuvres sont en cours pour dessaisir Petrolin d’un projet qu’il a pourtant initié. Et ce, au profit de Bolloré. Deuxième niveau d’inquiétude ; a  quelques jours de la cérémonie de lancement des travaux, personne ne peut dire qui détient les 20% des privés béninois, voire nigériens dans la nouvelle société tel que prévu dans le Mémorandum de Cotonou. De plus, depuis un moment, les documents officiels présentés aux bailleurs de Fonds en vue de mobiliser les ressources laissent croire que seul le Groupe Bolloré a en charge la réalisation du projet. Cela soulève quelques interrogations. Pourquoi le gouvernement béninois refuse-t-il de mentionner dans les documents que le privé Béninois est le Groupe Petrolin? Sur quelle base juridique le Groupe Bolloré veut-il démarrer les travaux ? Le Mémorandum de Cotonou, en date du 7 novembre 2013, a-t-il plus valeur de droit que la lettre bi-étatique de notification d’adjudication?

Tout porte à croire qu’on est dans un cafouillage sur fond de conflits d’intérêts. Le groupe Petrolin pourrait attaquer le Bénin et le Niger devant les tribunaux internationaux. Ce qui risque à terme d’avoir de graves conséquences juridiques sur la réalisation du projet. On apprend que récemment, des réunions  de conciliation ont été organisées à Paris. Mais en vain.

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