Chemin de fer Cotonou-Niamey : pourquoi le Gouvernement doit rétablir le Groupe Petrolin dans ses droits

Adjudicataire de l’appel d’offres international relatif au projet de réhabilitation et de construction du chemin de fer Cotonou-Niamey, le Groupe Petrolin de l’homme d’affaires béninois, Samuel Dossou, est en passe d’être écarté du dossier. Une erreur que le Gouvernement de Boni Yayi doit éviter de commettre.

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Une erreur à éviter. Le gouvernement béninois doit éviter une erreur, qui lui serait d’ailleurs préjudiciable, dans le cadre du projet de réhabilitation et de construction du chemin de fer Cotonou-Niamey. Tout doit être mis en œuvre par le président Boni Yayi et son équipe, pour que le Groupe Petrolin de l’homme d’affaires béninois, Samuel Dossou Aworet, ne soit éjecté du projet. C’est ce groupe, qui a remporté l’appel d’offres international bi-étatique (Bénin-Niger) lancé à propos de ce projet en 2008. Il s’agit de l’appel d’offres N° 5498/mdcttp-pr/mtac/dc/sg/ocbn du 04 août 2008. Le choix de Petrolin lui a été notifié par une lettre bi-étatique en date du 22 juillet 2010. Mais voilà. Des tractations sont en cours pour arracher à Petrolin ce marché acquis. D’abord, le promoteur, Samuel Dossou a été contraint à ne prendre que 20 % des parts de la société mixte à créer pour la mise en œuvre du projet. Ce fut en novembre dernier lors de la visite au Bénin du chef d’Etat nigérien, Mahamadou Issifou. Le Mémorandum d’accord signé entre les deux pays fait état de la création d’une société multinationale au capital de soixante-dix milliards de francs Cfa dont 10% pour chacun des deux Etats, 20% pour leur secteur privé respectif et 40% pour le partenaire stratégique, en l’occurrence, le groupe Bolloré. Ainsi, l’adjudicataire de l’appel d’offres est relégué au second rang. Ensuite, il est écarté des négociations en cours pour la signature de la convention de mise en concession de l’Organisation commune Bénin Niger (Ocbn). Et pourtant, après la notification de la lettre d’adjudication en juillet 2010, des discussions ont été entamées entre Petrolin et les autorités des deux Etats. Ces négociations sont allées à terme et toutes les parties sont unanimes sur la version finale de la convention. Seulement, l’accord n’a jamais été signé jusqu’à ce jour. Chose surprenante, on apprend qu’une Convention est en cours de négociation entre les deux Etats et Bolloré.  Le Groupe Petrolin, concessionnaires de droit, n’y est pas associé. On se demande bien ce que peut cacher cet immobilisme administratif au niveau des autorités béninoises. Surtout, quand on sait que Petrolin a déjà réalisé, et ce sur fond propres, les études techniques, économiques et financières. Il n’attend que la signature de la convention pour se mettre au travail dans la pratique.

Sauver un investisseur Patriote

La réhabilitation de cette ligne ferroviaire fait partie du projet Epine Dorsale de l’homme d’affaires béninois. Il s’agit du projet de Développement  Intégré de l’Economie Béninoise. Concernant ce projet, la Convention Cadre entre le Groupe Pétrolin et l’Etat béninois a été signé le 25 janvier 2010. Le projet Epine Dorsale inclue également la construction d’un port sec à Parakou. Entamés il y a quelques années, les travaux de construction de cette infrastructure dans la principale ville sont censés prendre fin en  juin prochain. Information de taille, la réalisation de ce port par cet opérateur privé n’a pas de statut juridique. L’investissement de l’homme d’affaire Samuel Dossou Aworet  n’est pas sécurisé. Pourtant, en bon patriote, il y a injecté de gros investissements. Cet acte fait partie des éléments qui devraient faire comprendre au gouvernement qu’il ne sert rien de mettre hors-jeu un investisseur  national au détriment d’un investisseur étranger, comme on le constate dans le cas actuel. Ces derniers mois, le président Boni Yayi multiplie les appels de pied à l’endroit des opérateurs privés étrangers. C’est de bonne guerre. Seulement, dans le même temps, les opérateurs nationaux sont marginalisés. Pourtant, sous d’autres cieux, les chefs d’Etat privilégient et font la promotion des opérateurs économiques nationaux.  Le président Boni Yayi n’a cessé de répéter, chaque fois qu’il en a eu l’occasion, que « l’Afrique doit investir en Afrique. » C’est dommage que tout soit mis en œuvre par son gouvernement pour annihiler l’enthousiasme de son compatriote Samuel Dossou. Le gouvernement doit rétablir le Groupe Petrolin dans ses droits. Il y va de l’intérêt et de l’image du Bénin à l’Extérieur.

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