Commission nationale de l’informatique et de liberté: les avantages colossaux des membres

Depuis 2009, par loi N° 2009-09, une commission nationale d’informatique et de liberté(Cnil) est installée au Bénin. La Cnil est composée des membres venus des institutions de l’Etat. Le décret N° 2014- 119 pris le 17 février 2014 dernier, vient de les fixer sur les avantages et primes auxquels ils ont droit. Les chiffres donnent le vertige et confirment la propension du gouvernement à la gabegie.

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Des émoluments mensuels colossaux allant de 550.000F à 900.000, un véhicule ou des primes d’amortissement (c’est selon la responsabilité du membre), une prime d’installation de 5 millions, des dotations en carburant pour 250 ou 200 litres, une assurance maladie, un passe port diplomatique, des primes de session allant de 75.000F à 100.000F… décidément, il existe encore des sinécures au Bénin. A défaut d’être ministre, Directeur de société, député ou membre des autres institutions constitutionnelles, maints politiciens se battraient pour accrocher un poste de membre de la Commission nationale de l’informatique et de liberté (Cnil), une des dernières commissions créées sous la présidence de Boni Yayi et qui, à voir les primes et avantages accordés à ses membres, fera saliver tout politicien en quête de prébende. En effet, créée en 2009 par la loi N° 2009-09, cette commission est une autorité administrative indépendante chargée de veiller à ce que l’informatique ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques. Ses onze membres sont désignés par des institutions comme la Présidence de la république, l’Assemblée nationale, la Cour suprême, le Conseil économique et social et l’ordre des avocats du Bénin. Tous ont été nommés par le décret N° 2010- 021 du 04 février 2010 et ont pris service quelques jours après. Mais depuis 2010, aucun texte de la république n’a pu fixer leurs rémunérations. C’est chose faite depuis le 17 Février dernier.

Un décret assez « généreux »

Ce jour en effet, le gouvernement a pris le décret N° 2014- 119 du 17 février 2014 portant avantages et primes des membres et du personnel de la Commission nationale de l’informatique et des libertés(Cnil) (voir document associé à l’article). Les montants donnent le tournis. Des avantages qui font que les membres de cette institution n’ont rien à envier à un député, élu du peuple et aux membres des autres institutions. Tout calcul bien fait, le membre le moins payé, celui qui n’a aucune charge, gagne par mois 850.000F. Soit 550.000F d’émolument, 50.000F d’amortissement de véhicule, 100.000F environ de carburant, 75.000F de prime de session (2 fois par mois). Le président devrait, lui, gagner environ un peu plus de 1.200.000F. Pourtant, cette commission n’est en réalité qu’une autorité administrative chargée de protéger les données informatiques liées à une personne. Les membres sont désignés par des institutions où ils perçoivent leurs salaires. Pour la plupart, surtout parmi ceux qui y siègent maintenant sont des retraités. Le travail au sein de cette commission reste une activité secondaire. La preuve, les membres simples ne participent qu’à deux sessions au plus par mois. On s’étonne alors qu’un travail aussi relaxe, aussi secondaire puisse être aussi vachement rémunéré. Surtout que ses membres proviennent déjà d’institutions où les revenus sont les plus importants dans le pays. On a l’impression que les membres reçoivent et vivent de deux salaires au regard de la consistance de leurs revenus perçus à la Cnil. Pendant que l’Etat engloutit autant de moyens pour mettre à l’aise des membres de cette commission, il n’est pas prêt pour recruter assez d’instituteurs pour l’enseignement primaire décrété gratuit depuis des années. Un véritable paradoxe qui montre que l’Etat privilégie les fonctions politiques au détriment de tout autre.

Lire le decret

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