Concours «L’Afrique au Féminin » de réalisation de documentaire : la lauréate béninoise appelle au soutien des sponsors

« S’il y a des sponsors qui aimeraient m’aider, je leur demande de réagir […] ». Lance Hélène Gnanih aux Béninois. La jeune béninoise, animatrice, journaliste et réalisatrice a besoin d’une solidarité nationale pour achever sa brillante représentation du Bénin au Concours ‘’L’Afrique au Féminin’’.

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A travers elle, le Bénin est honoré dans le cadre de ce concours organisé par Canal + Afrique et Canal France international à l’intention des jeunes réalisatrices africaines. Elle est parvenue jusque là, à traverser avec succès les mailles internationales de la compétition et tirer son épingle du jeu sur la centaine de participantes de différentes nationalités. Actuellement elle se trouve à la phase d’habillage de son documentaire intitulé « La reine des perles » dont la postproduction a été faite à l’Institut français de Dakar au Sénégal, 12 jours durant.

A la présente étape, elle sollicite l’apport prompt, notamment financier des entreprises, des ministères et des personnes de bonne volonté. «Il faut qu’ils se manifestent au plutôt, et là je pourrai insérer leur logo et le nom de leur structure dans le générique du film. On saura qu’au Bénin , aussi on encourage le cinéma» précise la réalisatrice. «En plus de cela, ajoute-t-elle, il y a dans les mois à venir, la parution du magazine qui va soutenir le documentaire. Cela s’adresse aussi aux sponsors parce qu’ils auront un espace promo.»

Dans une interview qu’elle a accordée à votre journal, la lauréate béninoise a exprimé le sentiment d’être abandonnée par rapport aux autres lauréates qui dans leur pays respectif bénéficient d’une mobilisation nationale. Puisqu’il s’agit de défendre les couleurs nationales. « Avec les autres lauréates, on échange beaucoup par le net et au téléphone. Je me sens un peu gênée parce que chez elles, elles ont reçu des soutiens de part et d’autre. Les entreprises, les ministères, les autorités les ont reçues parce qu’elles vont défendre le drapeau de leur pays sur le plan continental tout au moins.  Mais au Bénin ici, il n’y  en a pas eu. » Rapporte la réalisatrice béninoise. Toutefois, elle veut bien croire que ses compatriotes sont disposés pour le soutenir, et que leur silence est dû au fait qu’elle-même n’ait pas donné l’information dans les médias.

A noter que l’œuvre réalisée sera diffusée au plan continental comme international,  un canal donc de promotion, certes de la réalisatrice, mais surtout de son pays d’origine. C’est le cinéma béninois qui sortira plus gagnant. Lire la suite de l’interview à nous accordée.   

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«Jeunes réalisatrices africaines, nous n’avions pas cette possibilité de travailler avec Canal+» (Dixit Hélène Gnanih) 

Dans la partie que voici de l’interview qu’elle nous a accordée, Hélène Gnanih explique le processus du concours jusque là, les étapes suivantes, la trame de son film et un bref historique sur son entrée dans le monde cinématographique.

Lnt : Tu es aujourd’hui à la phase d’habillage de ton documentaire «La reine des perles» dans le cadre du concours ‘’L’Afrique au Féminin’’. Comment y es-tu arrivée?

Hélène Gnanih : Le concours a été lancé en avril 2013 par Canal + Afrique et Canal France international au profit des réalisatrices africaines. Il y a eu la participation de 100 pays. Quinze réalisatrices ont été retenues dans toute l’Afrique. Je représente le Bénin. La première sélection a eu lieu en mai 2013. En juillet, on a suivi une formation d’aide à l’écriture et au développement du scénario documentaire en Côte d’Ivoire. On a été encadré par trois experts Alexis Martzolf opérateur de prise de vue, Anne Dorr, réalisatrice et Gaël Teicher, producteur, éditeur et réalisateur. Après, chacune des réalisatrices est rentrée dans son pays pour revoir son scénario et renvoyer le dossier pour qu’on puisse voir s’il est finalement recevable. C’est ainsi que mon dossier a été retenu à la deuxième sélection. J’ai été fait la postproduction de mon documentaire au Sénégal à l’Institut français de Dakar pendant 12 jours. Et on est présentement à la phase d’habillage du documentaire déjà tourné.

Quelle sera la suite une fois la réalisation terminée?

Bientôt je vais signer le contrat d’achat du film, parce que je vais céder pour une durée déterminée, l’œuvre à Canal+ Afrique qui va la diffuser. Je ne dispose pas du programme. Canal+ Afrique accepte que des chaînes nationales s’intéressent aussi à la chose pour leur céder le droit de diffusion afin que cela passe en boucle de manière locale. De plus, Canal+ Afrique va se charger de la diffusion à l’international.

Dans ton documentaire, tu parles du travail d’une dame, Prisque Hounwanou, le personnage principal. Pourquoi elle ?

Prisque Hounwanou, c’est la Directrice de « Créations k prices perles ». Elle est à Mènontin au Bénin. C’est une dame qui s’auto-emploie et qui aide d’autres femmes à s’autonomiser, à devenir indépendantes financièrement. Elle met un accent particulier sur la transmission de son savoir- faire. C’est ce qui m’a intéressé chez elle. J’ai focalisé mon attention sur elle pour voir comment elle mène ses activités, comment elle vit de son art et comment elle a un grand cœur pour partager cet art. C’est de ça que parle mon documentaire.

Comment  l’as-tu connue?

J’ai connu Prisque Hounwanou par le biais de l’émission  « Week-end Matin ». J’étais assis un jour devant mon poste téléviseur et je l’ai vue, j’ai vu ses œuvres qui m’ont impressionnée. J’avoue que le concours n’était pas encore lancé en ce moment et je me disais que j’allais réaliser quelque chose sur elle. Et par  chance, le concours a été lancé. J’ai défendu mon personnage devant le jury de Canal+ Afrique et de Canal France international.

Est-ce ta première expérience dans le 7ème art ou as-tu déjà réalisé par le passé d’autres œuvres?

Pas d’autres. J’ai juste réalisé un seul film documentaire avant d’être en train de réaliser celui-ci. Le titre, c’est « Refuges d’autrefois ». C’est sur les maisons souterraines, les villages souterrains d’Agongointo (ndlr, région de Bohicon). Ce film en court métrage, 13’’, m’a permise d’être sélectionnée au plan national pour participer au concours Clap ivoire où j’ai eu des encouragements.

Que dis-tu de la présente expérience avec Canal + Afrique et Canal France international?

C’est une porte ouverte. Jeunes réalisatrices, on n’avait pas cette possibilité de travailler avec Canal+ dans nos pays respectifs. C’est vrai, ce n’est pas grande chose mais je peux toutefois écrire dans mon Cv que j’ai travaillé avec Canal+, j’ai été formée à l’écriture et au développement du scénario, j’ai été lauréate, etc. Ce sont des expériences qui pourront  jouer en ma faveur un jour, lorsqu’il y aura un grand projet. On dira, ‘’comme celle-ci a déjà travaillé avec Canal+ et connaît déjà l’exigence internationale, on peut lui confier ce marché’’.

Journaliste de formation, comment es-tu devenue réalisatrice de film documentaire?

D’abord, j’ai suivi une formation de journalisme audiovisuel. Déjà au cours, quand on nous envoyait faire des reportages, je profitais pour réaliser de petits magazines. C’est ce faisant que j’ai commencé par avoir le goût à la réalisation et je me suis faite amie à ceux qui se sont inscrits dans la filière réalisation. Je vais voir leur plateau, je demande comment on écrit un scénario, etc. C’est ainsi que j’ai commencé l’expérience de la réalisation. Et aujourd’hui j’ai reçu une formation en écriture et développement de scénario de documentaire donnée par des experts. C’est un plus pour moi. C’est une belle expérience.

 

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