Crise sociale au Bénin : des avancées sans les têtes de Agossadou et Azandé

Emissaires du gouvernement et responsables syndicaux ont échangé pour une énième fois, vendredi 7 mars, pour trouver un terrain d’entente sur le différend qui les oppose. Ces négociations qui ont  durée environ 15 heures de temps ont  enregistré quelques avancées à l’exception du limogeage du préfet  Azandé et du Commissaire Agossadou.

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Pour la sixième fois, les responsables des centrales et confédérations syndicales et les membres du Gouvernement  se sont assis, vendredi 7 mars, autour d’une même table pour trouver de solutions à la crise sociale qui secoue le pays depuis le début de l’année. Ces assises se sont  déroulées à l’Infosec de Cotonou où les journalistes sont refusés d’accès et  se sont contentés des va –et-vient des négociateurs. Ce sixième round, contrairement aux cinq premiers au cours desquels les discussions se sont achoppées sur le premier point, a duré environ quinze heures d’horloge durant lesquels tous les points ont été abordés  avec au terme quelques avancées sauf l’essentiel : les têtes du préfet  Azandé et du Commissaire Agossadou.

En effet, présidés par le président du Conseil  économique et social, Nicolas Adagbè, et le Haut commissaire à la gouvernance concertée, Moïse Mensah, les travaux ont cette fois-ci évolué. Car,  les  négociateurs ont souhaité  aborder les différents points objets de revendication tout en marquant sur chaque point leurs accords ou désaccords. En somme,  sept questions dont celles de la rétrocession des défalcations, le respect des libertés démocratiques et syndicales, le relèvement du  préfet  Azandé et du Commissaire Agossadou de leurs fonctions, l’annulation pure et simple des concours frauduleux au profit du Ministère des Finances, le payement aux agents de l’Etat ,les enseignants y compris ,les 25% d’augmentation décidés en 2011…ont été abordées.

Au terme d’environ 15 heures d’horloge…!

Au terme des échanges, la délégation gouvernementale, confirmant les propos de 28 février du chef de l’Etat, a marqué son accord pour la restitution au mois de mars 2014, des défalcations opérées au titre de l’année 2014. Mais, la restitution des  défalcations au titre de l’année 2012 et la question du payement d’augmentation des 25% aux agents de l’Etat, les enseignants y compris,  seront décidées au sein de la Commission nationale permanente de concertation et de négociations collectives sur proposition de la délégation gouvernementale. Par ailleurs, quant aux questions de relèvement du préfet Azandé et du commissaire Agossadou et l’annulation des concours frauduleux, les émissaires du gouvernement ont opté pour l’expertise d’une commission d’enquête pour situer les responsabilités afin de prendre des décisions idoines. Ce qui ne rassure pas les responsables syndicaux qui continuent de réclamer les têtes des deux fonctionnaires.  Les syndicalistes au cours des assises du vendredi ont, également, abordé le sujet du relèvement du Smig béninois à 60 000 Fcfa. A ce niveau, les représentants du gouvernement ont donné leur accord de principe en se référant aux travaux du Conseil national du travail qui aurait déjà étudié le dossier sauf que le nouveau Smig à venir serait fixé à 40.000 Fcfa. Par ailleurs, pour les revendications sectorielles, les Confédérations syndicales et la Fesyntra-Finances ont donné un moratoire de 45 jours aux Ministres concernés pour la reprise des négociations internes à chaque ministère. Malgré ces avancées, le coin de voile sur la cessation des grèves par les syndicats, qui ont suggéré consulter d’abord leur base, reste à être levé.

Trop de zèle, monsieur le ministre!

Pour une première fois depuis le début des rencontres de  négociation  entre le gouvernement et les responsables syndicaux dans le cadre de la crise sociale actuelle qui secoue le Bénin, les hommes des médias étaient indésirables. Le  portail de l’Infosec leur était  fermé au nez dès leur arrivée, ce matin du vendredi 7 mars. En effet, les négociations du vendredi se sont déroulées sans la presse. A en croire les vigiles de l’Infosec, c’est le ministre de la Fonction publique, Martial Sounton qui serait l’instigateur de cette interdiction d’accès aux lieux de négociation, aux journalistes. Et pour quelle cause ? Inconnue.

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Toutefois, l’on est quand-même en droit de se demander si la presse se serait assise sur l’inspiration de la délégation gouvernementale lors des précédentes rencontres de négociation. En attendant de trouver une réponse à cette question, il y a lieu de souligner qu’à travers cette décision, l’exercice des hommes des médias qui sont tenus d’informer la population actuellement très préoccupée par la situation, est entravé. Le ministre de la Fonction publique empêche donc les journalistes d’avoir accès à l’information, disons même officielle, et de s’acquitter de leur devoir d’informer le public. Ce public qui a droit à l’information.  On peut ne pas permettre aux journalistes, comme d’habitude de suivre les travaux en leur interdisant l’accès à la salle des négociations. Mais leur interdire l’accès à tout l’Infosec, il y a de quoi s’indigner.  Peut-on prétendre parler de liberté de presse dans ces conditions. Les professionnels des médias doivent alors se mobiliser pour leur propre cause.   

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