Crise sociale au Bénin : des syndicalistes réagissent au discours du chef de l’Etat

Paul Essè Iko, Secrétaire général de la Cstb : «C’est un discours provocateur. Le président de la République va à la télévision alors que nous avons entamé des négociations qui ne sont pas conclues, les négociations qui doivent être conclues par un relevé de conclusion signé d’accord-partie.

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D’abord le président de la République va choisir des médiateurs en dehors des textes en vigueur. Nous commençons une négociation et lui, il va conclure  la négociation à la télévision. Est-ce qu’on conclut une négociation à la télé ? Les raisons qui nous ont emmenés à la grève, c’est d’abord la liberté. Notre liberté nous est très-très chère. Nous avons obtenu cette liberté avant que Yayi ne vienne. Il n’est pas permis à Yayi de remettre en cause cela.

Discours à la Nation : Boni Yayi lâche du lest et annonce la restitution des défalcations

Alors, si Azandé Placide, si Agossadou Pierre ne sont pas relevés de leurs fonctions, et bien nous continuerons le mouvement de grève. Alors, je donne comme mot d’ordre et comme directive à tous les travailleurs, puisque nous sommes sur toute l’étendue du territoire, il s’agit ; travailleurs, peuple du Bénin, il s’agit de vaincre ou périr».

Pascal Todjinou, Secrétaire général de la Cgtb : «Vous savez aucune conclusion de négociations ne se fait à la Télé. Moi, je pense que l’intervention du chef de l’Etat est un cinglant désaveu pour les membres du gouvernement qui négocient avec nous. C’est un grand désaveu. Ça veut dire en termes claires que le président Yayi ne fait confiance à personne.  Il vient à la télévision pour faire un discours qui mélange tout à la fois. Nous, on est en négociation avec le gouvernement, en tout cas, la base avisera… Donc son discours ne nous a rien apporté de nouveau. Rien. Et puis, si c’est le cas, ils n’ont qu’à commencer à payer dès à présent, dès lundi, les défalcations et on avisera. Mais faut pas nous lancer en l’air comme ça, pensant qu’avec ça nous pouvons déjà reprendre et ils vont refuser de payer les défalcations par la suite. Donc, nous voulons des actes concrets avec des paroles concrètes. Voilà ce que nous pensons. Et par voie de conséquence, (…), ne pensez pas que nous allons démordre. Non, la grève continue. C’est pour cela qu’actuellement, les Secrétaires généraux signataires de la motion de grève sont dans tous les départements.

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La grève que nous avons enclenché est-ce que c’est d’abord pour la restitution des défalcations sur salaires ? Non, nous avons dit notre liberté. Limoger Azandé Placide. Non, lui-là, surtout lui, on doit le limoger. C’est-à-dire, je ne sais pas s’il y a un autre mot plus fort que limoger, on doit le limoger, lui, on doit le limoger, si on ne le limoge pas, la grève continue. Et, çà là, il faut dire que c’est près de 2 milliards 500 millions qui sont perdus chaque jour de grève sans compter d’autres faits sociaux qui créent de perturbation dans le pays. Et le gouvernement Yayi est totalement responsable de ce qui va advenir. Et nous disons à nos militants que jusqu’à un nouvel ordre, la lutte continue pour des victoires plus grandes».

Propos recueillis par Canal3
Transcription : Yao Hervé Kingbêwé

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