Crise sociale au Bénin : «Nous n’allons pas nous laisser flouer», dixit le Sg Lokossou

Je crois que en jetant ce pavé dans la mare, à travers, ce message pour moi mal inspiré, le chef de l’Etat n’a fait qu’aggraver la situation. Parce que ce n’est pas sur les plateaux de télévision qu’on va annoncer une telle nouvelle. La commission ad ‘hoc est incompétente ? Est-ce que cette commission est dissoute ?

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En nous séparant la dernière fois au 5ème round des négociations, on ne nous a jamais dit que les négociations sont terminées. La délégation gouvernementale comme d’habitude avait promis de revenir. Et à notre grande surprise, le président est monté au créneau, à travers son allocution pour dire qu’il nous remettait les défalcations des deux mois c’est-à dire de janvier et février. Si j’apprécie la restitution des défalcations, ce n’était pas pour moi, le cadre approprié. Ensuite le chef de l’Etat, s’est livré à des commentaires par rapport au mouvement de grève qu’il a déclaré illégal. Jusqu’à nouvel ordre, la grève est légale en nous fondant sur les textes qui régissent le droit de grève dans notre pays. Il s’est contenté de citer les articles qui l’arrangent. Alors ce n’est pas le chef de l’Etat qui, je regrette, a décrété la motion de grève et il ne peut pas sur les plateaux de télévision, inviter les travailleurs à reprendre le travail sans que la motion ne soit levée par ceux qui ont signé ces motions. Le chef de l’Etat s’est substitué à nous. En disant aussi que la grève est illégale, il s’est substitué aux tribunaux, aux magistrats. Ce sont les magistrats qui sont compétents pour juger de la légalité ou non de la grève. Si la grève était alors illégale, sur quels fondements juridiques il a accepté de rembourser. Donc ça veut dire qu’il y a une incohérence. Son discours ne s’est pas adressé aux travailleurs, il s’est adressé à ses militants. (…). Les défalcations, (…), c’est une revendication qui répondait à une provocation. Et le fait que nous l’avons exigée, ne veut pas dire qu’on doit occulter les autres points (…). J’ai entendu le chef de l’Etat dire qu’il ne nous doit rien. Il ne nous doit rien sur le plan salarial peut-être mais sur le plan de la liberté (…), il nous doit. La liberté ne doit pas être confisquée et ne doit pas s’exercer seulement par ses partisans. On ne peut pas mettre nos revendications entre parenthèses et nous demander de reprendre. Et on ne peut pas se contenter d’une promesse verbale. Quand est-ce qu’on va payer on ne sait ? Les gens de Icc-services, on a dit qu’ils seront remboursés. Est-ce que jusqu’à ce jour, ils sont remboursés ? Nous n’allons pas nous laisser flouer. Qu’on retourne dans la commission et qu’on reprenne les points un à un pour savoir le sort que le gouvernement réserve à ces points. Pour moi, aucun pas n’a été fait. Le gouvernement a opéré des défalcations illégales et face à la pression, il s’est engagé. (…)

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