Crise sociale : l’inacceptable faux bond de Yayi aux Béninois

Annoncée pour se tenir hier, au palais de la Marina, à Cotonou, la rencontre entre le Chef de l’Etat et les secrétaires généraux des Centrales et confédérations syndicales, en grève, a été purement et simplement annulée à la dernière minute. Et pour cause, le président Boni Yayi s’est soudain rendu compte qu’il devait se rendre à Abidjan, pour souhaiter un prompt rétablissement à son homologue ivoirien convalescent, après son retour de la France où il a suivi des soins de santé.

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C’est tout le peuple béninois, gonflé d’un espoir de voir enfin une sortie de crise, qui avait le regard tourné vers la Marina où devait se tenir cette rencontre décisive. Mais le Chef de l’Etat a plutôt préféré donner la priorité à ce voyage en terre ivoirienne au détriment d’une grave crise sociale qui déchire le pays depuis près de trois mois. Conséquence, les Béninois sont restés sur leur faim. Chose curieuse, pourquoi ce n’est qu’hier matin que le Chef de l’Etat s’est rendu compte qu’il devait effectuer, au cours de la journée, un voyage hors du territoire national, alors que le rendez-vous était déjà pris dans la soirée d’avant-hier seulement avec les syndicalistes ? Doit-on croire que le président de la République dirige le pays sans un agenda cohérent ? En tout cas, avec le scénario auquel nous avons eu droit hier, beaucoup de personnes ont reçu la confirmation que des décisions, au sommet de l’Etat se prennent dans la précipitation, avec une certaine improvisation. De quoi donner raison à l’autre qui qualifiait ce régime de « gouvernement ventilateur ». « Je suis venu lui transmettre nos souhaits de prompt rétablissement », a déclaré le président Boni Yayi, au cours de sa visite au président ivoirien.Ainsi donc ce voyage, pour lequel la résolution d’une crise qui coûte, par jour de grève plus de 2 milliards 500 millions de francs Cfa a été reporté, était juste pour aller s’enquérir de l’état de santé du président ivoirien, Alassane Ouattara. Point n’est besoin d’être un expert en relations internationales pour comprendre qu’un coup de fil ou bien même un message porté par l’ambassadeur béninois, dans le contexte de la crise actuelle, aurait suffi pour témoigner la sympathie de l’Etat béninois. Surtout qu’il était prévu au cours de cette journée, le règlement d’une crise qui entretient une certaine psychose au sein de l’opinion publique. Mais hélas, le président Boni Yayi a préféré sacrifier une question d’intérêt national, juste pour pouvoir témoigner sa sympathie à son homologue ivoirien. Un peu comme pour donner raison à ses détracteurs qui estiment que l’homme n’est pas du tout préoccupé par la résolution de la crise sociale actuelle.

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