Face-à-face Boni Yayi – Centrales syndicales : de petits pas vers le dégel de la crise

Longtemps souhaitée, la rencontre Boni Yayi/centrales syndicales pour la décrispation de la crise sociale a enfin eu lieu hier au Palais de la Présidence à Cotonou. De petites avancées sont à noter.

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Qualifiée de celle de l’espoir après les nombreux échecs, la rencontre entre le Chef de l’Etat, Boni Yayi et les responsables syndicaux pour le dégel de la crise sociale a enfin eu lieu. Le président Boni Yayi a reçu hier les responsables des centrales et confédérations syndicales pour essayer de désamorcer la crise qui paralyse depuis le début de l’année l’administration publique béninoise. La rencontre s’est déroulée au Palais de la Marina en présence de certains membres du gouvernement et membres de la commission ad’ hoc «dans une ambiance, à en croire le Secrétaire général de la Csa, bien détendue».

Au terme des 6 heures d’horloge de la rencontre au cours de laquelle, point par point, les différentes revendications (sept au total) ont été abordées, «quelques petites avancées» ont été enregistrées. Cela, en dépit du fait, faut-il le souligner, que la principale revendication- le respect des libertés démocratiques qui impliquent le limogeage de leurs fonctions du Préfet Azandé et du Commissaire central Agossadou- est loin d’être satisfaite.  En effet sur ce point, après avoir «regretté l’incident du 27 décembre 2013», le Chef de l’Etat a simplement invité les syndicalistes à saisir les juridictions compétentes. Chose qui a déçu les syndicalistes, selon le Sg Dieudonné Lokossou.

Défalcations, relèvement Smig…, les acquis

Avant la rencontre d’hier, les défalcations ne constituaient plus vraiment un point d’achoppement entre Gouvernement et syndicats. Si hier encore le point de revendication relatif à la restitution des défalcations était au menu des échanges, c’est uniquement à cause des défalcations de 2012, le Gouvernement s’étant engagé à rétrocéder celles effectuées en 2014 sur le salaire des travailleurs pour fait de grève.  Concernant ce point, «un effort de compréhension» a été fait par le Gouvernement et à en croire le ministre d’Etat, François Abiola, «on pourrait aller vers là- la restitution des fonds défalqués». Bien entendu, après la mesure de l’incidence financière, tâche à laquelle le ministre de l’Economie serait déjà commis.

La question du Smig à 40.000 Fcfa est semble-t-il un acquis. Le chef de l’Etat trouvant trop long le moratoire d’un mois accordé au gouvernement pour signer le décret relatif à la satisfaction de cette revendication, s’est engagé à le faire dans les tout prochains jours.

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Concours frauduleux et relèvement point indiciaire : commission

Les échanges entre gouvernement et syndicats au sujet des revendications relatives à l’annulation du concours frauduleux organisé au profit du ministère de l’Economie et des Finances et la jouissance notamment par les enseignants du décret relatif au relèvement de 25% du point indiciaire ont accouché de commission. Concernant la question à polémique des concours frauduleux, le gouvernement pour avoir déjà mis sur pied une commission, laquelle, présidée par le Haut commissaire à la gouvernance concertée, devrait déposer les résultats de ses travaux le 17 mars prochain, a appelé les syndicalistes à la patience.

Sur le point de la jouissance par les enseignants de la décision du relèvement de 25% du point indiciaire, le chef de l’Etat estimant que les éducateurs ont déjà bénéficié des avantages de cette mesure et donc que cette revendication est une «nouvelle doléance» a souhaité que cette dernière soit versée dans la commission nationale gouvernement/Centrales syndicales.

De la fin des grèves

Si depuis la dernière rencontre gouvernement/centrales syndicales, «quelques petites avancées» sont notées ça et là et que le Secrétaire général de la Csa-Bénin estime, quoique la principale revendication n’ait été satisfaite, que la rencontre d’hier n’est point une perte de temps, à quand la fin des mouvements de débrayage et la reprise des activités notamment dans le secteur éducatif? «Nous allons décider en toute connaissance de cause», a répondu le Sg Lokossou qui fait savoir que leur souhait «c’est de vite quitter cette crise». Et dans ce sens, une rencontre de concertation entre les responsables syndicaux et leurs bases aura lieu ce jour à la Bourse du travail pour décider de la suite à donner à la grève qui dure depuis le 07 janvier 2014.

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