Bénin : Géro Amoussouga à la tête d’un ministère fantôme

Nommé depuis le  07 octobre 2013 pour occuper le très stratégique ministère chargé de la coordination des Omd et des Odd, Fulbert  Géro Amoussouga n’est toujours pas un ministre à plein pouvoir.

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Au Palais où il  travaille encore, il est toujours vu comme un conseiller et l’étendu de son ministère ne dépasse guère les quatre murs de son bureau. Un remake de l’enfer vécu par Issifou Kogui N’Douro, l’ex-ministre des affaires présidentielles avant son éjection totale du gouvernement.

Accueilli avec plaisir et satisfaction des partenaires au développement, le très stratégique ministère chargé de la coordination des Omd et des Odd n’arrive toujours pas à décoller depuis sa création le 07 octobre à la faveur d’un remaniement technique.  Quelques mois seulement après, il a perdu de son superbe et  son ministère aussi. Ce n’est plus le rigoriste et très entreprenant agrégé d’économie qui bouillait d’initiatives à la Faculté d’Economie et de Gestion et à la Cellule d’Analyse Economique(Cae).  Géro Amoussouga s’est métamorphosé. Ici, il est anesthésié intellectuellement, incapable sinon empêché de prendre des décisions. En tout cas, il semble ne plus jouir de sa liberté de pensée et d’action.  Il ressemble à un ministre lige qui ne pose des actes que sur commande. Sinon comment comprendre que depuis près de cinq mois, il n’a pu rien faire. Pas de budget, encore moins de plan de travail annuel, rien ne semble bouger dans ce ministère. Et là, c’est trop dire que de parler de ministère. Géro Amoussouga n’a à sa disposition que sa secrétaire particulière et son garde corps. Ces deux, rappelons  le  étaient  déjà à ces postes depuis qu’il est  fait conseiller technique à la Présidence de la République.   Le budget du ministère ne résume aux primes et salaire du ministre solitaire. Quand le ministre est en déplacement, son ministère l’est aussi. Le seul prestige  c’est la participation au Conseil des ministres où notre ministre des Omd assiste tel un spectateur. Jamais d’activités, ni de communications. Personne n’arrive à savoir ce qui l’inhibe autant. Est-ce la personnalité du Chef de l’Etat- son vieil ami- qui lui fait peur ou simplement son incapacité à s’adapter à ses charges de ministre. Toujours est-il que malgré l’adoption de l’Aof du ministère (Attribution, organisation, fonctionnement), un document stratégique qui devrait l’aider à sortir de son oisiveté gouvernementale, rien n’a bougé.  Il attend, broie du noir pendant que son ancien étudiant, le ministre Koutché, se montre très entreprenant. On a comme l’impression que le ministre a peur de nommer des cadres, de leur confier des responsabilités. Il ne voit que lui-même, avec son titre ronflant de ministre. Pendant ce temps, le suivi et l’atteinte des Omd et Odd est en sursis.     Et lui, il ne semble pas visiblement être trop choqué, pourvu qu’il concerne son maroquin. Une triste destination pour un esprit jadis éclairé dont la contribution au développement pouvait être mieux appréciée s’il n’a pas voulu rester le « bon élève » du président Yayi et décide de prendre  la plénitude de ses responsabilités.

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