A travers les talents du réalisateur béninois Idrissou Mora-Kpaï, le Bénin s’inscrit une seconde fois au palmarès des Prix Prince Claus, très sélectifs et qui récompensent des réalisations exceptionnelles dans le domaine de la culture et du développement.
Le Prix a été présenté aux journalistes ce jeudi, à la faveur d’une conférence de presse à l’Institut français de Cotonou, au cours de laquelle le lauréat a exprimé son indignation du fait du manque de volonté politique autour de la culture au Bénin.
Le réalisateur béninois Idrissou Mora-Kpaï remporte le Prix Prince Claus 2013. Il l’a présenté à la presse de son pays ce jeudi 20 mars 2014. C’est à la faveur d’une conférence de presse de présentation qu’il a donnée à l’Institut français de Cotonou. Résidant désormais aux Etats-Unis où il enseigne le cinéma, le cinéaste est revenu au pays recevoir le prix le 07 mars dernier à l’Ambassade des Pays-Bas près le Bénin. C’est selon les règles du concours. Mais au-delà, c’était pour lui, une manière de partager avec le peuple béninois, sa fierté et sa joie de décrocher cette distinction internationale très cotée. «Les Prix Prince Claus récompensent des réalisations exceptionnelles dans le domaine de la culture et du développement. Ces prix sont attribués chaque année à des individus, des groupes, des organismes ou des institutions dont les actions culturelles ont un effet positif sur le développement de leurs sociétés. », a rappelé le lauréat. Grâce à lui, le Bénin s’inscrit une deuxième fois dans le palmarès de ce prix après le professeur Paulin Hountondji qui l’a reçu en 1999 en philosophie.
Pour le cinéaste, une telle reconnaissance des talents et des mérites d’un Béninois devrait être une fierté nationale, mais c’est avec grand regret qu’il note un manque d’attention des Institutions culturelles du pays, autour. « Ce qui montre que la culture a très peu de place » regrette-t-il en ajoutant : « Je suis sûr que s’il s’agissait d’une compétition de foot remportée par notre pays, on en parlerait plus et qu’on verrait un ministre s’afficher pour exprimer sa fierté et féliciter les joueurs. Ce n’est pas pour dénigrer le foot. Le foot est important dans la vie sociale d’un pays. J’estime simplement qu’on devrait accorder la même importance à tous les aspects de la vie sociale d’un pays. » Puisqu’au-delà de la personne des lauréats, il s’agit surtout d’une promotion du Bénin à l’échelle internationale. Et dans le cas d’espèce, c’est le cinéma béninois qui sort grand. Un art que le cinéaste trouve être aujourd’hui abandonné dans son pays. Il a profité de cette conférence de presse pour apprécier la vie de cet art au Bénin, faire part de ses inquiétudes et propositions pour que le Bénin puisse s’inscrire dans la liste des Etats cinématographiques, avec des films de qualité. Nous y reviendrons dans notre publication de lundi prochain.
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