Le gouvernement et les patients des hôpitaux publics du Bénin peuvent enfin pousser un ouf de soulagement. Et pour cause, le Collectif des praticiens hospitaliers (Cph), réunis en Assemblée générale hier, à Cotonou, ont enfin décidé de suspendre leur motion de grève de 96 heures par semaine.
La série de rencontres de négociation entre le gouvernement et les praticiens hospitaliers, a fini par porter un fruit. En effet, réuni en assemblée générale hier, le Cph après analyse des derniers développements des négociations avec le gouvernement a pris la décision de suspendre la motion de grève de 96 heures par semaine sans service minimum avec tacite reconduction. On peut donc dire que ce mot d’ordre de grève en vigueur depuis le 09 décembre 2013, vient de connaître un heureux épilogue.
Tout en acceptant de reprendre le travail dès ce mardi 04 mars 2014, les praticiens hospitaliers donnent au gouvernement un délai de un mois, à compter d’hier lundi 03 mars, pour la mise en application des arrêtés signés et le reversement des praticiens hospitaliers dans le nouveau corps créé par le décret N° 2014-140 du 20 février 2014.
Cette décrispation de la crise dans le secteur de la santé a été surtout favorisée par l’adoption, en conseil des ministres, du décret portant statuts particuliers du corps des praticiens hospitaliers spécialistes, et sa signature le 20 février dernier, ainsi que la signature des trois arrêtés subséquents. Aussi, à en croire la déclaration rendue publique par le Cph hier, la volonté affichée du gouvernement de restituer les défalcations opérées sur les salaires des mois de janvier et de février.
Il faut noter que pendant la période du délai de un mois accordé au par le Cph, les négociations vont se poursuivre avec le gouvernement afin de régler de façon définitive la question des arriérés découlant de l’application des différents arrêtés conformément aux conclusions des négociations.
Dorothée Kindé Gazard frappe un grand coup
Son dynamisme, son idiosyncrasie légendaire de femme tempérée et son sens de dialogue, ajouté à sa volonté de trouver coûte que coûte une solution à cette crise qui dure depuis le 1er octobre 2013, ont fini par avoir raison de la tension qui paralysait le secteur de la santé au Bénin. Le ministre de la santé, Dorothée Kindé Gazard, puisque c’est d’elle qu’il s’agit a pesé de tout son charisme dans les négociations qui ont enfin porté des fruits. A son cabinet hier, au cours d’un point de presse qu’elle a conjointement animé avec une délégation des praticiens hospitaliers, elle a exprimé sa satisfaction et son soulagement par rapport à la décision salutaire de ces derniers de suspendre leur grève pour reprendre le travail.
Elle a surtout salué le sens de responsabilité et de dialogue dont les praticiens hospitaliers ont fait preuve durant toute la période des négociations. « Je suis l’un des vôtres et j’apprécie de travailler avec vous, je connais toutes les difficultés que vous endurez dans l’exercice de votre travail. Mais je peux aussi vous rassurer que le gouvernement du président Boni Yayi fait beaucoup d’efforts, malgré la crise économique, pour pouvoir satisfaire vos revendications », a-t-elle fait savoir. Elle a surtout promis aux praticiens hospitaliers qu’elle fera de son mieux afin que leurs revendications soient totalement satisfaites dans le délai d’un mois qu’ils ont accordé au gouvernement. Elle a également fait savoir qu’elle reste ouverte au dialogue.
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