Bénin : les syndicats continuent la grève en attendant de consulter la base

Après leur face-à-face du mercredi dernier avec le président Boni Yayi, les responsables des organisations syndicales grévistes veulent rencontrer leur base avant de décider de la suite du mouvement. Pendant ce temps, les portes de l’école resteront fermées. L’administration publique continuera son fonctionnement au ralenti.

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La rencontre de  ce mercredi entre le président de la république, Boni Yayi et les responsables syndicaux n’a pu entraîner une suspension automatique de la grève en cours dans l’administration et l’Education depuis respectivement le 07 et le 24 janvier. Tenue au Palais de la Marina, ce face-à-face de tous les espoirs s’est soldé par quelques avancées.

Avancées…

Une entente se profile à l’horizon entre les deux parties (gouvernement-syndicats) sur les questions de rétrocession des défalcations sur salaires (2012 et 2014), l’augmentation du Smig et l’annulation du concours frauduleux au profit du ministère de l’Economie et des Finances. Concernant l’annulation de ce concours, la Commission Mensah, chargée de faire la lumière sur les circonstances de son organisation et les fraudes dénoncées –preuves à l’appui- rend ses résultats le 17 mars.  Le gouvernement a pris l’engagement de délibérer au plus tard le 24 mars. Boni Yayi appelle donc les responsables syndicaux à la patiente. Pourvu  qu’il  ne vienne pas valider,  après cet appel à la patience, ce concours  entaché d’irrégularités et de fraudes.

Intransigeance

Les véritables points de désaccord actuels entre le gouvernement et les syndicats sont le limogeage du préfet Placide Azandé et du commissaire central de Cotonou, Pierre Agossadou. Sans oublier la jouissance par les enseignants de la mesure prise par le gouvernement en 2011 de relèvement de 25% le point indiciaire de tous les agents permanents de l’Etat.  Le limogeage d’Azandé  et d’Agossadou et la préservation des libertés publiques et syndicales font parties des revendications majeures des syndicalistes. L’arrêté préfectoral portant interdiction des marches a été annulé. Mais il reste le limogeage des deux instigateurs de la répression du 27 décembre. Sur ce point, les responsables syndicaux se montrent intransigeants. Attitude identique du côté du Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement  (maternel et primaire, secondaire général, secondaire technique) sur la rétrocession des défalcations de 2012 et le relèvement du point indiciaire des enseignants. Les enseignants réclament des échéanciers clairs de la part du gouvernement avant toute cessation de grève.

La base pour décider 

On note qu’il y a quelques acquis et des points non encore satisfaits. Depuis la séance de ce mercredi, tous les regards sont tournés vers Paul Essè Iko de la Cstb, Pascal Todjinou de la Cgtb, Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin, Noël Chadaré de Cosi-Bénin, Christophe Dovonon de la Cespib et Laurent Mêtongnon de la Fésyntra-Finances et bien entendu le Front. Les responsables de centrales, confédérations et de la Fésyntra-Finances, ont décidé de consulter les syndicats de base avant de décider de la conduite à tenir. En attendant la fin de cet exercice, la grève se poursuit aussi bien dans l’administration publique que dans le secteur éducatif. Ici, au grand dam du droit des enfants à l’éducation. 

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