Limogeage d’Azandé et d’Agossadou: Yayi prend les syndicalistes à leur propre piège

Il est un secret de polichinelle que la rencontre du mercredi dernier, entre le chef de l’Etat et les confédérations syndicales, qui avait tellement suscité un flot d’espoir au sein de l’opinion nationale, a bonnement accouché d’une souris. Mais c’’était également une occasion de constater que le point de revendication relatif au limogeage du préfet Placide Azandé et du commissaire Pierre Agossadou échappe de plus en plus aux syndicalistes qui, au départ, en ont pourtant fait une condition non négociable.

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Lentement mais sûrement, le point concernant le limogeage du préfet Azandé et du commissaire Agossadou échappe au contrôle des centrales et confédérations syndicales. Le piège qu’ils ont subtilement tendu semble plutôt se refermer sur eux-mêmes, vu les nouvelles astuces employées par le Chef de l’Etat et son gouvernement. En effet, le gouvernement, lors du 6e round de la rencontre tenue à l’Infosec le vendredi 07 mars dernier, parlait encore de mettre en place une commission qui se chargera de faire la lumière autour de la sanglante répression du 27 décembre 2013. Mais le chef de l’Etat au cours du dernier tête –à- tête avec les syndicalistes a changé de fusil d’épaule. Sur le point concernant le relèvement de leurs fonctions, des cadres indexés comme auteurs de cette répression dénoncée, Boni Yayi a carrément invité les syndicalistes à faire recours aux juridictions compétentes. Or on se rappelle que la saisine de la justice a été d’abord une initiative des confédérations syndicales. Désormais tout se passe comme si le président de la République a stratégiquement récupéré cette procédure de saisine de la justice, sur laquelle il surf avec sagacité. Il sera donc question d’attendre que la procédure judiciaire enclenchée par les syndicalistes aboutisse à une décision de justice. Et ce n’est qu’en ce moment qu’il pourra prendre des sanctions. Encore qu’il n’est pas à exclure, vu le fonctionnement de la justice, que ce procès prenne beaucoup de temps. Et c’est justement à ce niveau que le piège se referme sur les syndicalistes. Le temps que la justice ne rende sa décision, le point de revendication portant sur le limogeage de Placide Azandé et de Pierre Agossadou court l’énorme risque de tomber en désuétude. C’est déjà connu que le commissaire central part à la retraite en avril prochain, c’est-à-dire dans deux ou trois semaines au plus. En plus, la probabilité d’une nomination du préfet Azandé à une autre fonction n’est pas à exclure. Et de ce côté-là, les rumeurs de l’entrée de ce dernier au gouvernement dans les tous prochains jours, se font de plus en plus persistantes dans les couloirs du pouvoir. Ainsi donc si ce schéma se réalisait, c’est le point de revendication portant sur le limogeage du préfet et du commissaire qui volera en éclat, parce qu’il n’aura plus vraiment sa raison d’être. En ce moment, Boni Yayi aura réussi à vider ce point sans pour autant donner l’impression d’obéir à une injonction des centrales et confédérations syndicales.

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