Visite de Yayi à Bruno Amoussou : l’Un redoute une simple opération de charme du président

La visite de courtoisie du président Boni Yayi au président de l’Union fait la nation(Un) Bruno Amoussou le lundi matin n’impressionne en rien les membres du bureau politique de cette coalition de partis de l’opposition. Pour éviter que le gouvernement puisse utiliser cette rencontre pour soigner son image, ils se sont réunis hier pour se prononcer à propos.

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Selon le communiqué rendu public, ils se montrent plus vigilants et attirent l’attention du Chef de l’Etat mais aussi celle des populations sur la nécessité de continuer dans cette voie de la décrispation et dans la résolution des problèmes qui sont à l’origine de la crise actuelle.

Communiqué du Bureau Politique

Le Bureau politique de l’Union fait la Nation s’est réuni le 11 mars 2014. Il a consacré cette séance à l’analyse de la situation politique et sociale nationale après avoir pris connaissance du compte-rendu de l’entretien qu’a eu, à son domicile, le président de l’Union, Bruno Amoussou, avec le Président de la République Boni Yayi le 10 mars 2014.

Le Bureau politique salue cette démarche du Chef de l’Etat qui lui permet d’élargir et de diversifier sa perception de la situation nationale pour mieux en apprécier la gravité. Il regrette cependant qu’une telle visite n’ait pu faire l’objet d’une préparation à cause de la soudaineté de son annonce, tard dans la nuit précédant sa tenue.

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Le Bureau politique craint que cette rencontre ne soit qu’une opération de communication. Il souligne que la mise en œuvre urgente d’une autre politique que celle suivie jusqu’à ce jour reste la condition de la restauration rapide d’un climat de paix dans le pays. Il insiste donc sur la conclusion urgente des négociations avec les organisations syndicales des travailleurs, afin d’éviter le drame d’une « année blanche ». Le Bureau Politique insiste particulièrement sur :

– les dispositions concrètes qui garantissent la jouissance des libertés et le respect scrupuleux des décisions de justice;

– la prise de mesures à l’encontre des auteurs d’entrave à la jouissance de ces libertés ou d’actes de violence;

– la mise en œuvre de dispositions pratiques destinées à assurer la sécurité des citoyens, notamment ceux d’entre eux qui assument des responsabilités publiques. Aussi, le communiqué en date du 10 mars 2014 du Ministre de l’intérieur relatif à un projet d’enlèvement d’un syndicaliste constitue-t-il un élément de graves préoccupations qui préfigure une démission annoncée du gouvernement devant ses responsabilités;

– l’annulation des résultats du concours controversé de recrutement des agents pour le ministère des finances et des dispositions nouvelles garantissant plus de rigueur et de transparence dans l’organisation des concours au Bénin ;

– la restauration d’un climat de confiance dans les relations entre le gouvernement et ses partenaires nationaux ou étrangers: travailleurs, chefs d’entreprise, investisseurs ;

Le Bureau politique voudrait se convaincre que cet entretien avec le Chef de l’Etat va ouvrir enfin les médias publics aux forces d’opposition, en ces lendemains de la tenue des états généraux de la presse qui, autrement, n’auront été qu’un défouloir offert aux journalistes.

Le Bureau politique renouvelle son appel au peuple pour une mobilisation générale qui seule peut garantir la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance indispensables à la promotion des intérêts de tous.

Fait à Cotonou le 11 mars 2014

 

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