Bénin : un autre concours illégal organisé au profit du ministère de la famille

Les concours de recrutement d’Agents permanents de l’Etat (Ape) au profit du ministère de l’économie et des finances (Mef), et tous les concours qui ont suivi, qui ont connu une annulation, sur décision prise par le gouvernement, en conseil des ministres, le 26 mars dernier, ne sont pas les seuls à avoir violé l’article 23 de la loi 86-012 du 26 février 1986 portant statut général des Agents permanents de l’Etat. 

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En remontant quelques mois en arrière, on a pu constater que le concours de recrutement des Ape au profit du ministère de la famille, session du 16 juillet 2011, ne respecte pas non plus les dispositions de la loi ci-dessus citée. Doit-il être également annulé ? La question ne manque pas de nous torturer l’esprit. « Le concours ou l’examen professionnel est ouvert par arrêté conjoint du Ministre chargé du travail et du Ministre chargé des Finances. Cet arrêté qui doit être publié quatre (04) mois au moins avant la date fixée pour le début des épreuves indiquées, détermine : la désignation des emplois mis au concours ; le nombre de place à pourvoir en ce qui concerne les concours directs ; l’échelle de classement indiciaire correspondant à ces emplois ; les dates et les centres d’épreuve ». C’est en substance ce que prescrit l’article 23 de la loi 86-013 du 26 février 1986 qui régit l’organisation des concours d’Agents de l’Etat, au Bénin. C’est également l’une des raisons évoquées par le gouvernement pour procéder à l’annulation des concours organisés au profit du Mef les 28 juillet et 25 août 2012, et plusieurs autres concours qui ont suivit. Sur ce terrain, le gouvernement n’a surtout pas tort, car il a été établi que l’arrêté interministériel n° 2012-577/MTFP/MEF/DC/SGM/DGFP/DRAE/STCD/SA portant organisation des concours au profit du Mef et l’arrêté n°578/MTFP/MEF/DC/SGM/DGFP/DRAE/STCD/SA portant fixation des modalités et programme, n’ont été publié que le 27 juillet 2012, c’est-à-dire la veille du déroulement des épreuves. Mais qu’en est-il du concours de recrutement des Agents permanents de l’Etat au profit du ministère de la famille, session du 16 juillet 2011, qui n’est pas concernée par la décision d’annulation ? Ce concours, comme ceux qui ont été annulés par le gouvernement, ne respecte pas non plus les dispositions de l’article 23 de la loi la loi 86-012 du 26 février 1986 portant statut général des Agents permanents de l’Etat. Dans ce cas d’espèce, la violation paraît même plus grave, d’autant plus que l’arrêté interministériel n’a même jamais été pris avant le déroulement des épreuves. D’après une source très fiable, cet arrêté interministériel qui devait être publié quatre mois avant le déroulement du concours, n’a été finalement transmis au ministère des finances, par le ministre de la fonction publique et du travail, pour signature, que plus de huit mois après la composition des candidats, c’est-à-dire le 29 mars 2012. Jugez-en par vous-mêmes. Et pourtant les admis à ce concours sont aujourd’hui en fonction au sein de l’administration publique. Si la violation de l’article 23 de la loi portant statut général des Agents permanents de l’Etat constitue l’une des raisons évoquées par le gouvernement de Boni Yayi pour décider de l’annulation des concours organisés au profit du Mef, il apparaît donc évident que le concours du 16 juillet 2011, au profit du ministère de la famille, pourrait également faire l’objet d’une annulation. Ceci pose une fois encore l’épineux problème des conditions désastreuses dans lesquelles sont organisés les concours d’entrée à la fonction publique, au Bénin.

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