Campagne cotonnière : le Gouvernement condamne cinq communes à la misère

Le Gouvernement avait cru faire du mal à un seul individu en excluant toutes ses usines de la campagne cotonnière 2013-2014. Mais ce fut une grave erreur d’appréciation. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus les populations qui souffrent de cette méchante décision.

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Six usines et cinq communes sont plongées dans une crise aiguë dont le Gouvernement feint d’ignorer l’ampleur. D epuis le début de la campagne cotonnière 2013-2014, le Gouvernement a décidé d’exclure les usines privées du groupe Ica. Au total, cinq usines d’égrenage et une huilerie son concernées. Il s’agit de Ccb Kandi, Icb de Pehunco,Socobe d’Avogbana, Scn de N’Dali, Ibeo de Kétou et Shb de Bohicon. En dehors de la perte des milliers d’emplois, cette exclusion aura de graves préjudices sur les populations et surtout sur les communes entant que collectivités décentralisées. En effet, les fermetures de ces usines auront des conséquences économiques et sociales sur ces communes. Selon nos investigations, une usine paie en moyenne 25 millions d’impôts locaux (patentes et impôts fonciers). Ceci va donc faire chuter de façon drastique les recettes de ces communes où les usines sont rares ou presque inexistantes. C’est donc une pilule amère pour les communes concernées mais aussi pour leurs jeunesses. Des milliers parmi eux qui participent à la campagne en tant qu’occasionnels sont ainsi contraints au chômage. Leurs familles et leurs progénitures qui vivent du fruit de leur travail vont devoir en pâtir. Cette situation aura de graves conséquences au plan social comme la recrudescence de la délinquance juvénile, du banditisme, de l’insécurité et de la débauche. Plusieurs familles seront disloquées avec ses corollaires sur l’éducation des enfants. Il y a d’autres conséquences à craindre au plan économique. L’artisanat local en développement dans ces communes sera fortement ralenti, le commerce informel sera bloqué avec pour corollaire la baisse des taxes à collecter par l’administration locale. Les petits commerces qui se développent autour des usines vont également disparaître avec ses corollaires comme l’appauvrissement des nombreuses femmes s’adonnant à ces activités. Il est à craindre, le bradage des produits vivriers par les paysans pour payer les dettes contractées auprès des Clcam et des institutions de micro crédit. A terme, un risque de suicide peut être envisagé. Le non paiement à ce jour des producteurs au titre de leur fonds de coton, en raison du non embarquement des produits finis vers l’extérieur pourrait aggraver les choses. Lors des campagnes antérieures, la participation de toutes les usines à l’égrenage permettait d’embarquer les balles de coton dès janvier et de disposer d’assez de ressources pour payer au fur et à mesure les producteurs. Cette saison, hélas, le gouvernement a tout bouleversé. Sur les cinq communes concernées, près d’un million d’habitants vont ressentir les effets de cette exclusion injuste. Soit 10% au moins de la population qui souffre de cette décision du gouvernement d’écarter les sociétés du groupe Ica de la campagne cotonnière.

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