Concours frauduleux au profit du MEF : Comment Yayi et son gouvernement couvrent les auteurs des fraudes

Les concours de recrutement d’Agents permanents de l’Etat, au profit du Ministère de l’économie des finances (Mef), bien qu’annulés par le gouvernement, continue de susciter certaines interrogations.

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Et pour cause, le gouvernement, d’après le relevé du conseil des ministres du 26 mars 2014, semble avoir porté des jugements uniquement sur la forme de l’organisation des concours. Pendant ce temps, les fraudes dénoncées par les confédérations syndicales, et une large partie du peuple, et qui constituent le fond même du problème, sont passées sous silence. Ce qui évidemment  fait éviter des sanctions aux cadres indélicats.

C’est à un relevé du conseil des ministres, subtilement et minutieusement rédigé que nous avons eu droit, en ce qui concerne l’annulation des concours de recrutement de 432 Agents Permanents de l’Etat (Administration des Impôts et des Douanes), session du 28 juillet et du 25 août 2012, au profit du Mef. Nulle part dans les lignes de la décision du conseil des ministres qui aurait tenu compte du rapport de la commission de vérification diligentée pour connaître du dossier, le mot « fraude », ou tout autre mot synonyme,n’a été prononcé ou utilisé une seule fois. Et pourtant il y  avait bel et bien eu fraude ; acte de surcroît reconnu dans des aveux formulés par des faussaires eux-mêmes. Au risque de voir tout le monde plongé dans une sorte d’amnésie collective, au fond de laquelle tente de nous plonger le dernier relevé du conseil des ministres sur l’annulation des concours, nous pensons qu’il est important de rappeler des aveux faits par Mèmouna Kora Zaki,l’ex-ministre de la fonction publique sous qui le bourbier a été orchestré ; Garba Yaya, l’ ex-directeur de recrutement des agents permanents de l’Etat (Drae), également en poste lors de la fraude, et Boniface T. Kiatti, Directeur général de la fonction publique (Dgfp).

Parlant d’aveux on ne doit surtout pas perdre de vue la réponse adressée par la ministre de la Fonction Publique d’alors, Mèmouna Kora Zaki, dans la correspondance N° 012/MTFP/SP-C du 14 janvier 2013, au président de l’Observatoire de lutte contre la corruption. L’ancienne ministre a écrit ce qui suit : «le Drae m’a fait savoir que c’est mon communiqué signé, mais dont la page portant le nom de Madame Idjouola A. Y. Lydie a été soustraite et remplacée par eux, par une autre page portant cette fois-ci le nom de Monsieur Issa Imourou Hadissa, qu’ils ont affiché. Je lui ai dit que je ne reconnaissais pas un tel acte, et qu’ensemble avec le Dgfp, ils supporteraient les déconvenues que pourrait engendrer leur action, en cas de contestation y afférentes».

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Comment se fait-il donc que le gouvernement, malgré ces aveux, refuse de reconnaître que des manœuvres frauduleuses ont été maladroitement orchestrées dans l’administration et qui ont conduit au soulèvement des syndicalistes ? Pourquoi donc le gouvernement annule un tel concours et refuse de sanctionner les auteurs des fraudes? Le gouvernement préfère jouer à la politique de l’autruche, en mettant tout sur le dos du contexte dans lequel se sont déroulés les concours. Un contexte qui,  selon le relevé du conseil des ministres du 26 mars 2014, a été alourdi par des contradictions permanentes qui « ont eu pour effet de faire perdre aux protagonistes la sérénité indispensable à l’organisation de concours empreints d’objectivité et de transparence ». Voilà donc comment le gouvernement protège des faussaires. C’est vraiment dommage.

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