Concours frauduleux : les contrevérités de Kora Zaki mises à nu par la Fésyntra-Finances

Les propos de l’ex-ministre de la Fonction Publique, Mêmouna Kora Zaki au sujet du concours frauduleux organisé au profit du Mef ont fait hier, lundi 28 avril 2014, lors d’un point de presse, l’objet d’un décryptage minutieux de la part de la Fésyntra-Finances.

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Le concours de recrutement d’agents au profit du ministère de l’Economie et des Finances continue de faire des vagues. Cela, même après son annulation intervenue, il y a un peu plus d’un mois. Le 21 avril dernier, l’ex-ministre de la Fonction publique, Mêmouna Kora Zaki, a fait une sortie médiatique. Cette sortie qualifiée de «honteuse et provocatrice» du fait de certains propos tenus par l’ex-ministre a remis sur la table le sujet à polémique du concours frauduleux. Hier, lundi 28 avril 2014, à la faveur d’un point de presse organisé au ministère de l’Economie et Finances, les travailleurs dudit ministère, réunis au sein de la Fésyntra-Finances, sont revenus par la voix de leur Secrétaire général, Laurent Mêtongnon, mot par mot sur l’interview de l’autorité et y ont relevé beaucoup de contrevérités.

Fraude et faute

Dans l’interview qu’elle a accordée   il y a à peine une semaine aux confrères de la chaîne de télévision privée Canal 3, l’ex-ministre Kora Zaki a soutenu qu’elle n’a jamais signé deux communiqués et qu’il n’y a jamais eu fraude. Ces propos de la ministre, à en croire la Fésyntra-Finances sont dénudés de vérités. Car, il y a bel et bien eu fraude. Et cette dernière selon le Sg Mêtongnon, a commencé «dès la conception de l’idée de recrutement, et s’est peaufinée tout au long de la préparation, du déroulement, de la correction, de la délibération, pour être parfait à la signature du communiqué avec la substitution sans aucune désapprobation et sanction infligée à son auteur par madame Mêmouna Kora Zaki». En effet, en avril 2011, les travailleurs du ministère de l’Economie avaient souhaité et obtenu que soit mis une pause, et cela jusqu’à nouvel ordre, à toute mise à disposition du Ministère de l’Economie, des agents provenant des ministères et autres institutions de l’Etat. Aussi, avait-il été décidé en cette même période de la réalisation d’un audit des effectifs du ministère. Mais rien de tout cela n’a été fait et le concours est intervenu. Pour Laurent Mêtongnon, ce faisant, le concours qu’il qualifie de remerciement «portait déjà les germes de la fraude, de la violation des textes ». Et ceci malgré l’alerte donné en temps réel et utile par la Fésyntra-Finances à travers ces dénonciations.

Lors de son interview, l’ex-ministre Kora Zaki, abordant la question sa responsabilité dans l’organisation de ce qu’il convient d’appeler fraude a affirmé qu’«il n’y avait pas de faute du ministre de la fonction publique qu’(elle) était» et que le non respect des textes incombait à d’autres personnes. Cette affirmation de l’autorité ministérielle a également été rejetée du revers de la main par les travailleurs qui, s’interrogeant sur la première personne à qui échoit la responsabilité de faire respecter les textes dans un ministère, pensent que la responsabilité de l’ex-ministre est bel et bien  engagée. Cela, en relevant que l’article 23  de la loi 86-013 du 26 février 1986 qui dispose que : «le concours ou  l’examen professionnel est ouvert par arrêté conjoint du ministère chargé du travail et du ministère chargé des Finances. Cet arrêté doit être publié quatre mois avant la date fixée pour le début des épreuves » a été violé. En effet, l’ex-ministre a adressé le projet de cet arrêté concours interministériel à son homologue des finances le 12 juin 2012 pour un concours devant se dérouler le 28 juillet, soit seulement 45 jours avant la date de composition.

Irrégularités, annulation et responsabilité

Lors du point de presse qu’il a donné hier, le Sg de la Fésyntra-Finances, Laurent Mêtongnon après avoir souligné les différentes mises en garde et listé les propositions faites en son temps par les travailleurs, a relevé un certain nombre d’irrégularités qui ont entaché le concours. Au nombre de huit, ces irrégularités se résument en la violation de textes notamment l’arrêté interministériel n°577/MTFP/MEF du 27 juillet 2012, à l’implication de personnes candidates au concours à l’organisation, des erreurs sur les épreuves, à la non sécurisation des copies, à la substitution de pages et autres. Ce sont ces différentes irrégularités conjuguées à la lutte des travailleurs qui ont conduit à l’annulation pure et simple du concours par la Commission Moïse Mensah. S’ils se réjouissent de cette décision de la Commission entérinée par le Conseil des ministres, Laurent Mêtongnon et les travailleurs du ministère des finances exigent que les responsabilités des uns et des autres soient situées. Et que l’ex-ministre se mette à la disposition de la justice pour laver son honneur. Cela, afin qu’il soit mis fin au règne de l’impunité qui a dressé le lit de la corruption et de la mauvaise gouvernance dans notre pays.

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