Crise sociale au Bénin : ouf ! La grève enfin suspendue

Enfin, le bout du tunnel. Longtemps souhaitée par les Béninois, la suspension de la motion de grève qui paralyse depuis un peu plus de trois mois l’administration et le secteur éducatif est finalement intervenue. Comme annoncée dans notre parution du vendredi 11 avril dernier, la concertation des travailleurs à la base entamée par les Secrétaires généraux des Centrales et Confédérations syndicales en lutte s’est poursuivie hier, lundi 14 avril 2014. 

Après de longues tractations et d’échanges avec les travailleurs, les responsables syndicaux ont accédé à la requête du gouvernement qui, depuis plusieurs mois, avait sollicité mais sans succès, un moratoire de trois mois pour statuer sur les différentes revendications des travailleurs. Ils ont simplement décidé de suspendre la motion de grève. Selon des sources très proches des responsables syndicaux, «la motion de suspension a déjà été signée» et elle sera rendue publique ce jour au cours d’une conférence de presse prévue à cet effet.

Suspension en rangs dispersés

Encore officieuse, la nouvelle de la suspension de la motion de grève des Centrales et Confédérations syndicales suscite pourtant inquiétudes et interrogations. En effet, des sources annoncent que la suspension ne concerne pas toutes les Centrales signataires des motions successives de grève depuis le 07 janvier 2014. «La Cstb et la Fésyntra-Finances poursuivent le mouvement», renseignent nos sources. Mais, il convient de souligner que les Secrétaires généraux de ces deux mouvements syndicaux avaient lors d’une rencontre tenue le weekend, affiché leur volonté de maintenir la pression jusqu’à satisfaction des «légitimes» revendications non encore prises en compte par le gouvernement notamment la jouissance des 1,25 contenus dans le décret 2011-505 du 5 aout 2011 portant institution d’un coefficient de revalorisation des indices des Agents de l’Etat et le respect des libertés démocratiques et syndicales. Cette suspension en rangs disperssé de la motion de grève fait planer un doute sur la reprise effective et totale des classes pour éviter l’année blanche à l’école béninoise.