Tournée de l’UN : Amoussou appelle l’Alibori à une prise de conscience

La salle du centre des Jeunes et de Loisirs de Kandi était devenue trop petite, samedi dernier, à l’occasion de la rencontre entre les dirigeants de l’Union fait la Nation et les militants Un de Kandi. Dans un langage de vérité, le Dadjè national a remercié les populations de Kandi pour l’accueil. Mais il a aussi appelé à une prise de conscience des populations. 

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Pour illustrer ses propos, chiffres à l’appui, il a démontré à l’assistance que l’Alibori occupe la dernière place sur le plan de l’éducation. Tenez, l’Alibori est le département le moins scolarisé de notre pays. Le peu d’enfants de l’Alibori qui vont à l’école fréquentent dans des conditions défavorables. Les classes des écoles du département de l’Alibori sont les plus surchargées. La moyenne nationale en ce qui concerne le ratio nombre d’élèves par enseignant est de 44,1 élèves par enseignant. L’Alibori occupe la dernière place avec 61 élèves par enseignant. Bien d’autres chiffres ont été révélés au public. Ceci a suscité l’émoi chez l’assistance. (Lire ses propos)

Je voudrais remercier tous ceux qui viennent de se présenter tout à l’heure, complété par le président Sèhouéto Lazare, qui est le coordonnateur général de l’Union fait la Nation. Je voudrais les remercier et vous remercier aussi.

Nous sommes venus vous le dire, et nous savons à partir d’aujourd’hui, que vous savez. Allez dire à ceux qui n’approuvent pas cette politique-là que nous leur offrons le chapeau de l’Union fait la Nation aux prochaines élections communales, parce que l’enseignement primaire est géré d’une manière ou d’une autre par la commune. Allez leur dire cela. Et ceux qui oseront porter ce chapeau, je demande aux populations de les élire, parce qu’ils sont les défenseurs d’une cause noble, juste, équitable. Ils ne sont pas venus de quelque part, nous n’allons pas importer les candidats aux élections communales de quelque part. Ils seront les filles et les fils de l’Alibori. Donc, ne dites pas « on ne veut pas voter pour eux là-bas, ils ne viendront pas de là-bas, ils seront d’ici ». Donc, c’est des candidats d’ici que nous allions présenter. Et si vous ne votez pas pour eux au motif qu’ils sont les amis des gens de là-bas, vous êtes en train de creuser votre propre tombe parce que vous ne voudrez pas voir la vérité en face. C’est pour cela que nous, nous sommes venus pour vous le dire.

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Vous pouvez dire tout ce que vous voulez. Vous pouvez dire « ces vieux-là, ils nous fatiguent », cela ne me gêne pas. Vous pouvez dire après la réunion « écoutez ceux-là, ils sont de l’opposition, ils disent toujours du mal de Yayi Boni ». Cela ne me gêne pas. Dites du bien d’eux, acclamez-les. Dansez pour eux, sous les bâches-là, comme je vois. Je ne parle pas du chanteur traditionnel. Quand tu donnes de l’argent et lui demandes de chanter en ton honneur, il le fait. Ça, c’est sa profession, je ne le critique pas. Tu dis « tiens l’argent, chante et dis que Amoussou est un bon type », il le fera. Cela ne veut pas dire qu’il t’aime. Tu as donné de l’argent, tu as dis de dire du bien de toi, il le fait. Je ne parle pas de ceux-là. Je parle des gens qui s’engagent sur du faux en sachant que c’est du faux. Et qui abusent de la confiance de la population pour dire et faire des choses auxquelles eux-mêmes ne croient pas. C’est de ceux-là que je parle. Alors, chers amis, après notre réunion, je vous prie de parler aux populations. Je vais vous laisser les documents dont je viens de parler. Vous pouvez les distribuer autant que vous voulez. Si quelqu’un vous demande qui a remis cela, dites-lui que c’est nous, l’Union fait la Nation, qui vous l’avez donné. Donc, vous n’êtes pas responsables de ce qui est dedans. Nous affirmons que c’est le gouvernement qui l’a donné et voilà ce que nous y lisons sur l’Alibori. Alors, diffusez cela, dites aux gens que l’Union fait la Nation leur tend les bras. S’ils veulent mener le combat avec nous, qu’ils adhèrent aux partis politiques, soit qu’ils deviennent des adhérents directs. Mais s’ils estiment que tel que le pays est gouverné, cela leur convient, nous leur souhaitons bon appétit.

 

Merci beaucoup de nous avoir écoutés.

Ces classes reçoivent une somme plus élevée. Puisqu’on a pris la moyenne de cinquante élèves par classe. Et on donne cent cinquante mille par classe. Mais, j’ai donné tout à l’heure la moyenne de l’Alibori. Cela veut dire que si on calculait sur la base du nombre d’élèves, le montant serait plus élevé que si l’on calculait par nombre de classes. Vous allez le voir dans le document que je laisse et vous verrez quel est le montant de subvention par commune. Vous serez étonnés par les choses que vous allez lire et par les choses que vous acclamez, et c’est pour cela que je vous les laisse encore une fois pour vous souhaiter bonne lecture.

Merci beaucoup

Il sait, lui Sèwa, il sait et vous qui êtes dans la salle, vous savez que j’ai déjà tenu plusieurs réunions à Kandi où la grande salle était remplie. Nous avons tenu plusieurs réunions avec chants et danses en présence des notables et de l’imam. Mais après avoir rempli la grande salle, nous constatons à la pratique, que c’est tout autre chose qui se passe. Alors, nous décidons d’aller dans la petite salle et de parler entre personnes, discuter entre nous, de nous parler. C’est pour cela que je vous ai demandé de ne pas remplir la salle. D’amener ceux qui veulent bien nous écouter, ceux qui se posent des questions. Parce que nous voulons proposer des réponses, et si quelqu’un ne se pose pas de questions, si on lui donne des réponses, il croit qu’on se moque de lui. Simplement parce qu’il ne se pose pas de questions. Et je leur ai dit : « amenez ceux qui s’interrogent sur l’avenir de notre pays. Ceux qui se demandent ce qui se passe, qui disent « Où est-ce qu’on va ? Qu’est-ce qu’on va devenir ? ». S’il y a des gens comme ça, amenez-les, même s’ils ne sont pas de l’Union fait la Nation. Amenez-les, c’est de ceux-là que nous avons besoin. Ce ne sont pas les cris, ce ne sont les tam-tams, c’est l’échange. Manifestement, la population de Kandi dans sa grande majorité, n’est pas d’accord avec nous, puisque je vois la population périodiquement faire des marches de soutien, taper du tam-tam. On répand à l’occasion quelques billets, mais ça ce n’est qu’un détail. Je vois la population chanter et danser ; et à Kandi, c’est même plus fréquent qu’ailleurs, si on établissait une performance de soutien au chef de l’Etat, je pense que Kandi aurait occupé une place honorable, donc manifestement, nous ne sommes pas d’accord avec la majorité de la population. Elle danse, elle soutient, et nous on combat. Mais qu’est-ce qu’on combat, et pourquoi on combat ? Je vais prendre un seul secteur pour illustrer. Nous avons posé la question au gouvernement sur le problème de l’éducation.

Les chiffres et le document que je vais vous laisser, c’est le gouvernement qui nous les a envoyés. Vous verrez le cachet de l’Assemblée nationale dessus. Et vous verrez les chiffres émanant du ministère de l’Education nationale. Que disent ces chiffres ? L’Alibori est le département le moins scolarisé de notre pays. Je vais vous laisser les chiffres, le tableau que le gouvernement nous a envoyé. Le taux brut de scolarisation. La moyenne nationale, c’est 120, celui de l’Alibori est 67,50, entre la rentrée 2006-2007 jusqu’à la rentrée 2011-2012. Sur ces six années à aujourd’hui, l’Alibori est le département le moins solarisé du Bénin. Deuxième chose que je voudrais vous dire, on a demandé au gouvernement de nous dire là où il manque des classes pour voir quelle est la charge par classe. La moyenne nationale d’élèves par classe est de 43, 2. L’Alibori, c’est 61, au-dessus de la moyenne. Cela signifie que les classes sont surchargées dans ce département, et c’est le département où les classes sont les plus surchargées du Bénin. Dans ces classes surchargées, y a-t-il des enseignants ? Combien d’élèves y a-t-il par classe par enseignant ? La moyenne nationale, c’est 44 élèves par enseignant. L’Alibori, c’est 61. Chaque enseignant de ce département doit encadrer 61,8 élèves. Cela veut dire que les enfants dans l’Alibori ne vont pas à l’école. Le peu qui y vont dans des classes surchargées dans lesquelles il n’y a pas de maître. C’est ça que nous combattons et c’est cela que vous ce à Kandi aussi. C’est de cela qu’il s’agit. Vous aurez le document tout à l’heure, et vous verrez le cachet de l’Assemblée là-dessus.  Et c’est ce combat que nous menons, combat pour la justice, combat pour élever le niveau des filles et des fils de notre pays. C’est contre cela que l’Union fait la Nation se bat. Et si vous choisissez de soutenir ce que je veux de dire, c’est-à-dire qu’on ne scolarise pas les filles de fils de l’Alibori, qu’on les entasse dans les salles de classe, qu’on leur donne pas d’enseignants, si c’est cela que vous soutenir, nous ne pouvons rien, mais nous ne pouvons que vous plaindre et vous dire que non seulement vous compromettez votre avenir, mais vous vous placez aussi, vous et vos enfants, dans une situation intenable, et vous serez demain, responsables, face à cette génération-là. Nous sommes venus vous le dire, pour qu’après personne ne dise qu’il n’a pas entendu. Si vous ne saviez pas, vous le savez maintenant.

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