Affaire Patrice Talon : «Nous avons eu droit à un non-événement» Jacques Ayadji

« Je suis triste. Je me demande si le chef de l’Etat a des conseillers juridiques. Si oui, à quoi servent-ils? Sont-ils uniquement des consommateurs stériles de nos maigres ressources? Si non, comment comprendre qu’ils n’aient pas pu dire au Chef de l’Etat qu’il n’a pas la libre disposition de l’action publique dans le cas d’espèce? 

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Comment n’ont-ils pas pu dire au Chef de l’Etat qu’en droit pénal, la tentative d’empoisonnement et l’attentat à la sûreté de l’Etat sont des infractions qualifiées de crimes relevant de la Cour d’assise? Comment n’ont-ils pas pu dire au Chef de l’Etat que dans le cas de tels crimes, la victime n’exerce pas personnellement la poursuite mais plutôt le Ministère public au nom de la collectivité? Pour ma part, nous avons eu droit à un non-événement qui ne pourra donner lieu à aucune sortie de prison des détenus arbitraires. En effet, le Chef de l’Etat, en sa qualité de victime présumée ne peut exercer personnellement la poursuite mais plutôt le Ministère public au nom de la collectivité. Il n’appartient donc pas à la victime présumée qu’est le Chef de l’Etat de décider de la renonciation à la poursuite mais plutôt au Ministère public qui pourra estimer qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments pour continuer la poursuite. Mieux, en droit, aucune renonciation de poursuite ne s’appelle  » pardon  » mais ce qui s’y apparente s’appelle  » grâce présidentielle » encore faudrait-il que l’accusé ait été définitivement condamné à une peine privative de liberté. Alors, ce auquel nous avons eu droit ce soir de la part du Chef de l’Etat n’a pas de qualification en droit. C’est ce que je crois.»

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