Après la décision de la Ccja : Yayi confond tout et renie la décision de l’Ohada

La décision du président Yayi était attendue depuis le 13 mai dernier où la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’Ohada a rendu sa décision. Mais hélas à l’arrivée, ce fut une déception. A la place d’une déclaration de sagesse pour rassurer son peuple, le Chef de l’Etat a choisi la voie de la confusion et de la contestation. 

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Une option grave et subversive surtout lorsque le Chef de l’Etat choisit lui-même d’associer les jeunes à ses manœuvres. Sous informé ? Animé d’une volonté de manipuler son peuple ? Il est bien difficile de savoir les vrais desseins du président Yayi qui s’est adressé aux jeunes ce mercredi matin à la Marina. Moins hystérique et agressif que la première fois où – dans une séance d’endoctrinement de la jeunesse, il a demandé aux jeunes d’être un bouclier pour lui – le Chef de l’Etat a choisi de jouer sur un tableau assez particulier : tordre le cou à la vérité et créer la confusion dans la tête des jeunes. Même salle, mêmes acteurs. Le sujet de la rencontre aussi n’a pas trop changé. C’est Talon, toujours lui. Cette fois-ci, il n’est plus l’homme qui fomente les coups d’Etat, les tentatives d’empoisonnement, celui qui finance les frondes syndicales et l’agressivité des journalistes non vertueux. Ce n’est plus ce « Talon ». Non. C’est celui qui, bien qu’il soit pardonné pour tous ses forfaits continue de réclamer des sommes faramineuses à l’Etat béninois, de quoi se servir pour financer l’emploi à eux jeunes. Le discours de l’endoctrinement était au rendez-vous. Extrait : « cette décision n’est pas celle de l’OHADA. Si j’ai 160 milliards aujourd’hui, je préfère les mettre à votre disposition chers jeunes…..L’OHADA n’est pas informée de cette décision et la Cour de Justice n’en est pas non plus informée. Semble-t-il qu’on a trouvé des juges privés…. Et le jour que moi je dis que je pardonne, je reçois un coup gboum, on dit que mon pays doit payer 160 milliards. Et vous alors, les jeunes ? …. ». Cette déclaration n’arrange rien dans la situation actuelle. Elle réveillera forcément les vieux démons de la longue et ennuyeuse mésentente entre lui et l’homme d’affaires Patrice Talon. Elle compromet le pardon qu’il a présenté et annule les efforts du médiateur Abdou Diouf. A bien lire cet extrait, on comprend que le Chef de l’Etat a choisi d’embobiner les jeunes, de leur cacher la vérité. Sinon, comment comprendre qu’un Chef de l’Etat puisse faire une telle déclaration alors même que la décision rendue par cette Cour existe ? Comment dire cela alors que depuis des mois, le Gouvernement qui a envoyé des mémoires à ce tribunal avant que cette décision ne soit rendue ? Comment croire à un Chef lorsque l’Agent judiciaire du trésor s’est impliqué personnellement dans le ministère. Clarifie le Président. La simple lecture de cette décision pourrait bien contredire ce qu’a dit la Chef de l’Etat. Mais souvent, le président n’a pas le temps pour lire les choses. Il ne se contente que des fiches des services de renseignement et de quelques coups de fil. L’intention qui se dégage de ses déclarations est la ferme volonté de ne pas reconnaître cette décision. Il s’agit, ni plus, ni moins qu’une volonté de bafouer la décision rendue par une Cour sous- régionale dont le Bénin fait partie. Un déni de droit par l’Ohada qui reste une des institutions les plus crédibles de la sous -région. Une telle déclaration pourrait faire jurisprudence et amener plusieurs autres présidents à contester les décisions rendues par cette Cour dont tous les pays membres de l’Ohada ont pourtant besoin. 

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