Campagne cotonnière 2014-2015 : Scandale d’environ 40 milliards de fcfa dans l’achat des intrants

Comme annoncé dans notre parution d’hier, un énième scandale couve sous le régime Yayi. Il s’agit d’une affaire de plusieurs milliards dû de gré à gré et des substitutions de noms dans la procédure de sélection des prestataires pour la fourniture d’intrants dans le cadre de la campagne agricole 2014-2015.

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L’affaire Talon, qui  tend visiblement vers sa fin avec le pardon de Boni Yayi, a déjà un remplaçant dans la série des scandales et dossiers scabreux auxquels le régime Yayi a habitué les Béninois. L’acquisition des intrants au titre de la campagne agricole 2014-2015 est un gros scandale financier d’environ 40 milliards de Fcfa dont les citoyens entendront parler les jours à venir.  Ici, tout le Conseil des ministres  est mis en cause. De quoi s’agit-il ?

Dans le cadre de la campagne agricole 2014-2015, le gouvernement a lancé des appels d’offres en vue de l’acquisition d’intrants. Ces intrants doivent servir aussi bien pour les cultures vivrières que pour le coton, dont le gouvernement assure la gestion transitoire depuis la suspension de l’accord cadre liant l’Etat béninois à l’Association interprofessionnelle de Coton (Aic) en 2012. Les intrants sollicités sont le Npksb, Uree, Kcl et biofertilisant pour le coton. Et Npksb, Kcl et K2SO4 pour les vivriers. Ainsi, deux appels offres internationaux ont-ils été lancés par le gouvernement en septembre 2013. Ces appels d’offres ont chacun été complété par un addendum le 29 octobre 2013. Une commission spécialisée a été créée par un arrêté du ministre de l’élevage et de la pêche pour piloter le dossier. Placée bien évidemment sous la tutelle du ministère de l’agriculture, cette commission est composée de représentants de plusieurs structures étatiques. Ces structures sont entre autres le ministère de tutelle, celui des Finances, la direction nationale de contrôle des marchés publics, l’Ons, l’Inrab et la Sonapra.

 

Substitution et gré à gré

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La commission spécialisée avait pour mission de vérifier la conformité des pièces constitutives des offres des postulants, évaluer les offres techniques et financières, faire la post qualification et attribuer de façon provisoire les marchés. Après vérification de la conformité des pièces constitutives, 17 dossiers ont été retenus pour le marché d’engrais coton et 12 pour celui du vivrier. Après toutes les autres  étapes de la procédure, la commission a provisoirement attribué le marché d’engrais coton à cinq prestataires et celui d’engrais vivriers à deux prestataires. Avec à la clé un classement par ordre de mérite. Ces sociétés sont censées respecter toutes les exigences (techniques et financières) des appels d’offres internationaux.

Seulement, dans l’ensemble, les marchés n’ont pas été attribués aux prestataires sélectionnés par la commission spécialisée. Le Conseil des ministres a pris par là. Boni Yayi et les siens se sont réunis en séance extraordinaire le mardi 28 janvier 2014. Le dossier d’achat d’intrants a fait l’objet d’une communication par la ministre de l’Agriculture, Fatouma Amadou Djibril. Le gouvernement devrait entériner la sélection provisoire faite par la commission spécialisée. Grosse surprise. Pour le marché engrais vivrier, un des prestataires sélectionnés par la commission spécialisée a été définitivement retenu. Le second a été écarté. Pour le marché engrais coton, sur les cinq prestataires sélectionnés, deux ont été retenus. Ces deux viennent d’ailleurs au bas du classement établi par la commission spécialisée. Les trois autres ont été remplacés. Ainsi, pour les deux marchés, des dossiers sélectionnés par la commission spécialisée ont été substitués à des dossiers disqualifiés par ladite commission. Avec des conséquences sur le coût global des intrants acquis au titre de la campagne 2014-2015.

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