Désignation des membres de la Cena : la majorité présidentielle au bord de l’éclatement

La majorité présidentielle plurielle est sous les feux de la discorde. Elle aborde un virage qui pourrait la faire voler en éclats. C’est le constat qui découle de la demi-victoire de son chef après la désignation de quatre des membres de la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena). Adieu ! La majorité présidentielle plurielle de Boni Yayi. 

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Le bloc qui soutient le chef de l’Etat, on le savait, n’était plus si solide qu’il l’était au lendemain de sa réélection en 2011. Cette fois-ci, la majorité présidentielle plurielle a reçu le coup de grâce avec la désignation de quatre des membres de la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena). Des sources informées, des accords entre Boni Yayi et le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) ont été conclus pour faciliter le processus de désignation. Mais ces négociations faites au détriment de plusieurs partis (Rb, Undp, Upr, Rdr…), non Fcbe mais membres de la majorité présidentielle, n’ont pas tenu toutes leurs promesses.

Elles se sont heurtées au blocage induit dans les votes, pour la désignation du magistrat. Elles n’ont pas permis au candidat magistrat d’avoir la majorité qualifiée (2/3) afin que la désignation au parlement soit bouclée. Pour cause, ces partis non Fcbe, mais membres de la majorité présidentielle ont été exclus de la répartition des deux sièges dont dispose ce bloc. C’est le cas notamment de la Renaissance du Bénin qui, traditionnellement, a toujours eu un représentant à la Cena. Comment comprendre alors l’option faite par le chef de la majorité présidentielle de ne privilégier que la branche Fcbe qui affiche assez clairement un appétit vorace : tout pour elle, rien pour les autres ? Il en a déjà été ainsi lors de la désignation des membres de l’actuelle Cour Constitutionnelle. L’on se pose des questions sur ce que cache cette volonté du Chef de l’Etat qui est pourtant dans son deuxième et dernier mandat constitutionnel, de faire la part belle aux Fcbe qui pourraient bien ne pas survivre à son départ. L’exemple de l’Union pour le Bénin du Futur (Ubf) de Mathieu kerekou est encore là, vivace dans les mémoires. Que Boni Yayi veuille avoir de la présence et de l’influence à travers ses représentants à la Cena, c’est légitime. Mais qu’il veuille lui donner une connotation éminemment politicienne comme cela semble être le cas, fait poser des questions sur la suite des événements politiques.

On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement avec les manœuvres de certains membres de la majorité présidentielle contre la RB à Cotonou, L’undp à Abomey-Calavi, le Rdr à Zè, etc. Déjà, c’est perçu dans les états-majors de ces partis politiques comme un manque évident de reconnaissance et de gratitude pour le rôle de premier plan qu’ils ont joué dans la stabilisation du pays, surtout au lendemain de l’élection présidentielle à tension de 2011. Les partis politiques concernés ont donc tout sujet de ne pas vouloir servir de faire-valoir. Et des positions tranchées risquent désormais d’être affichées, de sources proches de personnalités de ces partis qui n’entendent pas être exclus de la conduite du processus électoral au Bénin pendant 7ans, notamment l’organisation des deux prochaines élections municipales, communales et locales, des législatives de 2015 et 2019 et des présidentielles de 2016 et 2021. Le Président Boni Yayi serait bien inspiré de circonscrire au plus tôt, cet incendie qui menace la majorité présidentielle.

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