«Yayi n’a pas déposé une plainte… Il ne peut pas mettre fin à une procédure» Me Joseph Djogbénou, avocat de Patrice Talon

La Nouvelle Tribune : Vous avez suivi l’intervention du chef de l’Etat qui pardonne à tous ceux qui sont impliqués dans les affaires «tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat». Qu’est-ce qu’elle vous inspire?

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Cela m’inspire de me prononcer autour de quatre mots : vérité, pardon, médiation et attention.

La vérité établie au fond de ces affaires reste celle qui résulte des ordonnances du juge Angelo Houssou. Il restera dans l’histoire. Si les propos de monsieur Boni Yayi devrait être considérés comme étant la dernière évolution, il va rester dans l’histoire. La vérité est celle des ordonnances de non lieu du juge Angelo Houssou. Les considérations contenues dans ses ordonnances restent la vérité. C’est ça la vérité.

Deuxième élément, c’est le mot pardon. Le pardon doit avoir un contenu  juridique. Est-ce que monsieur Boni Yayi parle de retrait de plainte? Alors vous allez vérifier au près des autorités judiciaires, s’il a déposé une plainte. Est-ce qu’il parle de grâce? On va reprendre avec ce qui s’est passé à l’égard de monsieur Agbo. Donc le pardon a un nom. Mais s’il y a un pardon à espérer, c’est le pardon du peuple béninois. Je veux prier pour que le peuple béninois pardonne à monsieur Boni Yayi.

Le troisième mot, c’est le mot médiation. Sans doute qu’il y a eu des médiateurs dans cette affaire. J’ai apprécié comme vous, la qualité de l’intervention de certaines personnalités internationales comme a pu le constater monsieur Boni Yayi. Il y a sans doute eu des médiateurs internes. Et il me semble que l’un de ces médiateurs interne c’est la Cour Suprême du Bénin qui a assuré une médiation préparatoire préalable en rendant les arrêts que vous savez. Et sans cette médiation préalable préparatoire soulageant pour monsieur Boni Yayi, on en serait pas entrain de tenir ce point de presse.

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Le quatrième mot, quand même attention. Il faut prêter maintenant attention  aux autres détenus politiques. Prêter attention  aux autres détenus politiques c’est monsieur Vodonou. Combien de décisions a-t-on rendu? Lui ne mérite-t-il pas de l’intervention de qui de Fabius, de qui du président de l’Oif et aussi de cette médiation préalable de la Cour suprême. Et puis encore de monsieur Amoussou Constant. Lui n’est-t il pas génétiquement béninois? Et donc il faut prêter attention aux autres détenus politiques parce que nous en avons encore.

Maintenant à quoi doit-on s’attendre?

Je vais vous l’expliquer de façon très claire. Si le résultat, l’approche finaliste de ce que l’on nous a présenté à la télévision tout à l’heure, c’est de mettre les personnes détenus en liberté, je suis parfaitement d’accord. Mais si vous interrogez les juristes ils vous diront qu’en matière pénale c’est le ministère public qui garde la main sauf en matière de diffamation. Il n’a pas déposé une plainte pour retirer la plainte. Il ne peut pas mettre fin à une procédure. Je pense qu’on a travaillé pour lui les éléments de langage. Je parle du pardon et il prie tous les acteurs judiciaires d’avoir à faire en sorte. On reste dans l’attente pour voir ce que ces acteurs judiciaires vont faire. Voyez-vous, y aura-t-il un désistement en matière pénale? Ce mot là ne s‘entend pas fréquemment. y aura-t-il un classement sans suite? Nous ne sommes plus à l’étape du parquet. Qu’est-ce qu’il y aura, nous attendons de voir. Ce qui est sûr c’est que dans la tradition  juridique et judiciaire de cette intention politique peut consister en une sorte de soumission de la réalité juridique au temps. Ils vont sans doute laisser le temps effacer la réalité.

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