L’Histoire du Bénin, depuis la naissance du royaume de Danxomè a été revisitée vendredi dernier à l’Institut français du Bénin à Cotonou avec les comédiens de l’Association Katoulati dans la représentation de la pièce ‘’Danxomè-Xo’’ de Patrice Tonakpon Toton.
Sur une scène au décor pittoresque composite frisant une cour royale d’Afrique, étaient apparus dans la soirée du vendredi dernier, à l’institut français du Bénin à Cotonou, 04 silhouettes dont 03 masculines et une féminine dans des accoutrements d’envoyés spéciaux d’un monarque. En dehors de celle reconnue d’un Kpanlingan -le griot- qu’incarne le percussionniste Edouard Ahlonsou, et celle d’une Amazone ou d’une inconnue reine attribuée à la seule femme du quatuor, Tété Charrelle Hounvo, les silhouettes de Souléman Laly et Parfait Dossa -les deux autres comédiens-conteurs- sont à chercher tantôt dans la liste des rois qui se sont succédé sur le trône du Danxomè, tantôt du prince suzerain ou de vassal narrateur. Ils étaient en mission commandée pour l’Association Katoulati dans la représentation de la pièce ‘’Danxomè-Xo’’ de Patrice Tonakpon Toton. Leur mission, amener le public d’universitaires, d’historiens, d’amateurs d’histoire et curieux Blancs et Noirs à découvrir ou redécouvrir, remonter l’histoire du Danxomè, actuel Bénin afin de susciter comme le dira Patrice Tonakpon Toton à la fin du spectacle, un débat sur la réécriture de la vraie histoire du peuple béninois. « Nous venons vous raconter l’histoire du territoire des 15 royaumes, nous venons vous raconter notre histoire, l’histoire de nos origines, l’histoire de nos ancêtres » ont-ils dit, se présentant comme des descendants du fils de la panthère.
Sur le territoire des 15 royaumes
De la paillote de l’Institut français les quatre comédiens ont amené le public sur le territoire des 15 royaumes au nombre desquels, celui téméraire et belliqueux Danxomè fondé par Sosaxoguéli devenu roi sous le nom de Houégbadja et dont l’ancêtre Agassou est un descendant d’une union entre la panthère et un humain chasseur. Ce royaume qui donnera son nom à une république devenue Bénin avait pour ambition de se soumettre tous les autres royaumes. Entre récits épiques de successions parfois tumultueuses à la tête de ce royaume, les comédiens présentent des tableaux d’intrigues assaisonnées de techniques d’espionnage, d’entraînement et d’attaques surprises. Roi après roi, combats après combats, royaume après royaume, les descendants de la panthère poursuivaient leur mission de conquête et d’agrandissement du Danxomè. Et le public revoyait le film des actions à travers les jeux scéniques des talentueux comédiens, des incantations, des chants de guerre. Seulement, tel un oiseau de mauvais augure, l’intervention étrangère de l’armée française coupa cours à la progression des descendants de la panthère après la conquête de neuf royaumes sur 14. C’est le tournant qui mènera à la création de la colonie dahoméenne devenue Bénin et dont l’histoire, la vraie disparaît dangereusement des mémoires. Ce spectacle qui aura duré 68minutes a marqué plus d’un, dont le professeur d’histoire de l’Art, Joseph Adandé. Pour le professeur au département d’histoire archéologie de l’Uac, les comédiens ont fait un bon récit romancé de l’histoire qui permet de la vivre avec beaucoup de plaisir. Il est d’accord sur l’idée d’un débat de société sur la réécriture de l’histoire du Bénin car insiste-t-il, on ne finit jamais d’écrire l’histoire d’un peuple. L’histoire bouclée, complètement écrite n’existe pas ». Et cette pièce ajoute-t-il «n’est ni d’hier, ni de demain, c’est d’aujourd’hui».
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