Dans moins de deux ans, les Béninois iront aux urnes pour élire le quatrième président de l’ère du renouveau démocratique. Plusieurs présidentiables se bousculent déjà au portail du Palais de la Marina. L’un des critères dont doivent tenir compte les électeurs, c’est bel et bien le passé politique ou l’expérience de gestion de l’Etat dont dispose les candidats. Car l’oiseau rare n’est toujours le bon président. L’expérience Yayi en dit long.
Qui remplacera Boni Yayi en 2016 à la tête du Bénin ? Entre succession de scandales politico-économiques et juridiques et pauvreté, c’est la question qu’on se pose de plus en plus dans l’opinion publique. Le 06 avril 2016, Boni Yayi termine son second et dernier mandat de président de la République. A cette date, un nouveau président devra prêter serment pour conduire les destinées du pays pendant cinq ans. A moins de deux ans de l’échéance, les intentions de candidatures se multiplient. Et plusieurs noms circulent. Les profils vont d’anciens ministres à des députés en passant par des anciens chefs d’Etat-major général de l’armée et des fonctionnaires internationaux. Entre autres noms, on peut citer Eric Houndété, Célestine Zanou, Pascal Irenée Koupaki, les généraux Fernand Amoussou et Robert Gbian, Abdoulaye Bio Tchané, Daniel Edah, Mathurin Nago, Arifari Bako, Léhady Soglo, Emmanuel Golou etc.
Les Béninois seront appelés à écrire une page de l’histoire de leur pays. Vont-ils commettre la même erreur qu’en 2006 ? En effet, selon plusieurs observateurs avertis de la vie politique béninoise, le choix de Boni Yayi a été une grave erreur pour le Bénin. Vu, bien entendu, le profil de ce dernier. Quoique docteur en économie, ancien fonctionnaire de la Bceao puis président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), Boni Yayi n’a pas eu de carrière politique. Très peu de personnes croyaient en ses chances de se faire élire président. Cependant, les maîtres à penser politique du pays ont profité de l’adversité et de la crise de confiance entre des ténors comme Bruno Amoussou et Adrien Houngbédji pour mettre dans la tête des citoyens qu’il fallait un homme nouveau. La quête de l’oiseau rare a conduit au choix d’un président sans passé politique, ni mandat électif encore moins ministériel. Cette inexpérience de Boni Yayi dans la gestion de la chose étatique explique la gouvernance chaotique du pays depuis son arrivée au pouvoir. Quoique l’homme affiche sa volonté manifeste de faire avancer le pays. C’est pourquoi, en 2016, les électeurs Béninois ne doivent pas rééditer l’erreur de 2006. Il est temps que le Bénin soit dirigé par une personnalité avec un passé politique connu de tous ou tout au moins une expérience de gestion de l’Etat dans l’un de ses compartiments. Sur ce plan, on pourrait sans hésiter prendre l’exemple des pays comme la France, les Etats-Unis, ou même dans la sous-région la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal. Dans aucun de ses pays, il ne viendrait à l’idée de personne de faire élire à la magistrature suprême un individu qui ne serait pas un leader d’un parti bien ancré dans le paysage politique. Seules les personnalités qui ont déjà fait leur preuve à travers des mandats électifs ou le militantisme politique ont jusque-là eu accès au fauteuil présidentiel. En politique, il n’y a pas de génération spontanée. Et ce paramètre devrait guider les Béninois en 2016. Cela, pour que notre pays cesse d’être l’un des rares pays au monde et dans la sous-région où, un individu sans passé politique et fort du soutien matériel et financier d’un mécène peut se faire élire au nez et à la barbe des leaders des partis politiques.
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