Election présidentielle de 2016 : le Général Fernand Amoussou dans les starting blocks ?

Comme en 2006, le boulevard de la Marina semble dégagé. En l’absence du Président Yayi Boni qui bouclera ses deux mandats constitutionnels, le boulevard présidentiel est suffisamment large pour accueillir la trentaine de candidats dont les noms sont cités pêle-mêle. Parmi eux, il y a le général Fernand Amoussou considéré par certains spécialistes comme un candidat sérieux qui  peut faire mal.

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Un général dans une course présidentielle? Rien de nouveau. On a connu d’autres par le passé dont le plus connu est le Général Mathieu Kérékou, celui qui a dirigé le Benin pendant près de 30 ans. C’est dès son premier mandat à l’ère du renouveau démocratique qu’il a fait de Fernand Amoussou, à l’âge de 42 ans, chef d’état Major de l’armée de terre, puis, trois années et demi plus tard, Chef d’état major général des forces armées béninoises. Les relations entre le général Amoussou et son mentor le Président Kérékou sont assez mythiques, inconnues du citoyen lambda. On sait que les deux hommes se fréquentent toujours mais le mystère demeure autour de ce qu’ils se disent.

Dans ses rares apparitions publiques depuis que les médias agitent son nom, le Général Fernand Amoussou se contente de dire qu’il a servi le Bénin sous les drapeaux et continuera de le faire sous toutes les formes que les Béninois souhaiteraient. Aussi est-il vrai que l’homme a été et demeure au service du Bénin et des Béninois. Pendant plus de 30 ans, il a côtoyé le pouvoir politique dans ses profondeurs, surtout pendant l’ère démocratique au cours de laquelle il a assumé de hautes fonctions au sein de l’armée. Faut-il rappeler qu’il a été le chef d’état-major de l’armée de terre  pendant les élections législatives de 1999 et le chef d’état-major général  lors de la présidentielle de 2001. Il a été aussi l’homme des missions politiques discrètes aussi bien au Bénin que dans la sous-région.

Un militaire accompli

Il a été le chef militaire qui a véritablement accru la participation de l’armée béninoise dans les missions de développement : réalisation de routes pavées et de pistes, équipement de l’hôpital militaire de Cotonou, création et construction du lycée militaire de jeunes filles de Natitingou, création des camps militaires de Gbada, Djakotomé, Djougou, Dassa, etc… L’immense majorité des militaires parle de lui comme un chef très attaché à la justice, constamment attentif aux conditions de vie du personnel, toujours transparent dans son commandement.

Les témoignages abondent également sur son attachement à l’unité et la cohésion nationales. On le dit très préoccupé par les relents de fracture qui traversent le pays. Il déclare avoir servi le Bénin tout en entier et apporterait sa pierre pour préserver et consolider l’unité et la concorde nationales.

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Ceux qui le côtoient disent qu’il assume fièrement ses relations familiales avec son frère aîné Bruno Amoussou tout en précisant qu’il n’a jamais été membre de son parti le PSD. Il n’a d’ailleurs jamais été membre d’aucun parti politique, carrière militaire oblige. Toutefois, il a été un militant très actif dans les mouvements d’élèves et d’étudiants (Union générale des  élèves et étudiants du Dahomey(Ugeed), Rassemblement des jeunes du Mono (Rajemo) pendant qu’il était sur les bancs. Aux dires de ses proches, il évoque souvent lors de discussion la nécessité d’effectuer des réformes pour permettre aux partis politiques de mieux jouer leur rôle. De toute évidence, le général Fernand Amoussou avec ses 30 années dans l’armée béninoise au cours desquelles il a occupé de très hauts postes politico-militaires, et ses 10 ans dans les organisations internationales et régionales, n’est ni un oiseau rare qui méconnait les défis et les réalités du Bénin, ni un politicien. Sa discrétion et son humilité font qu’en général, la population connait peu l’homme.

Un grand rassembleur

Certaines indiscrétions rapportent qu’il serait en discussion avec la plupart des acteurs et formations politiques, toutes tendances confondues. Tirant ses convictions de ses expériences à la tête des forces armées béninoises et en Afrique, il se positionnerait en grand rassembleur qui croit fermement que le développement du pays nécessite le rassemblement des forces politiques et sociales autour d’un programme commun de combat contre la pauvreté, le chômage et l’insécurité. De même, il estimerait que les conflits et les tensions politiques et sociales devraient être réglés dans le dialogue et la paix.

Il possède les aptitudes intellectuelles pour la fonction présidentielle. Ingénieur en électronique et détenteur d’un certificat en leadership de la prestigieuse université Harvard des Etats Unis, ce général parle couramment l’anglais et le chinois. Son service dans les Nations unies et ses activités au service de la paix en Afrique lui ont permis de disposer d’un carnet d’adresses impressionnant.

 Fidèle à son caractère fait de retenue et de pondération, il refuse pour l’heure toutes les interviews de journalistes. Mais certaines indiscrétions font état d’un travail minutieux et méthodique qui serait effectué par une cinquantaine de jeunes stratèges qui se  relaient 24h sur 24 à son Quartier Général.

Quoi qu’on en dise, la stature du général Fernand Amoussou, son charisme, sa maitrise des questions de sécurité en ces périodes d’incertitude dans la sous-région et surtout son amour profond pour le Bénin et pour ses concitoyens constituent autant d’éléments probants qui le positionnent comme le Président capable de rassembler et d’apporter les réponses aux défis auxquels le Bénin est confronté. Sera-t-il au rendez-vous de l’histoire comme le souhaite une grande frange des Béninois ?

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