Exclues depuis deux ans de la campagne agricole : les cinq sociétés cotonnières du groupement Ica se plaignent à Nago

 (Elles demandent la dépolitisation de l’égrenage du coton) Hier, le président de l’Assemblée Nationale, Mathurin C. Nago a reçu en audience les responsables des cinq  sociétés cotonnières réunies au sein de l’Ica-Gie. 

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Au cours de cette audience, ils se sont plaints de leur exclusion des campagnes agricoles depuis deux ans et invitent le président de l’Assemblée Nationale à s’impliquer dans la résolution de cette crise qui a d’énormes conséquences sur ces sociétés et l’économie béninoise.

Depuis la campagne agricole 2012-2013, cinq sociétés cotonnières broient du noir. Il s’agit de la Compagnie Cotonnière du Bénin (CCB SA), l’Industrie Cotonnière Béninoise (ICB SA), la Société Cotonnière du Bénin (SOCOBE SA), la Société Cotonnière de N’Dali (SCN SA) et l’Industrie Béninoise d’Egrenage et de Dérivés de Coton (IBECO SA) réunies au sein du Groupement d’intérêt économique Ica.  Toutes sont exclues de la campagne d’égrenage par le gouvernement qui s’est autoproclamé égreneur. Ces sociétés qui ont de longues expériences en égrenage et qui sont toutes certifiées Iso pour la cause, ont été contraintes au cours de la campagne 2012-2013 à l’égrenage à façon(expression utilisée pour exprimer qu’elles ont été contraintes d’accepter les conditions imposées par le gouvernement) qui leur a causé d’énormes manques à gagner. Et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement les a écartées de l’égrenage pendant la campagne 2013-2014. L’exclusion de ces usines est la cause principale de l’accumulation du coton –graine dans les autres usines qui n’ont pas la capacité pour égrener tout le coton produit soumis ainsi à des intempéries comme les incendieset les pluies…Cette situation qui contraint des milliers de Béninois au chômage, créent des dépenses supplémentaires de 12 milliards à l’Etat béninois. Mais en dépit de toutes ces conséquences, le gouvernement traîne les pas pour les réhabiliter dans leurs activités. Lasses d’assister impuissants à leur liquidation en douce, elles ont décidé de se plaindre au Président de l’Assemblée nationale afin que ce dernier s’implique pour la résolution de cette crise. Lire ici l’intégralité de leur déclaration devant le président Nago.

Déclaration du collectif des cinq sociétés cotonnières

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale du Bénin, nous tenons avant tout, à vous remercier pour avoir accepté de nous recevoir et pour l’opportunité que vous nous donnez de nous exprimer par rapport à la situation des sociétés cotonnières du Groupement ICA (ICA-GIE).

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En effet, ICA-GIE est un Groupement d’Intérêt Economique composé de cinq sociétés membres que sont : la Compagnie Cotonnière du Bénin (CCB SA), l’Industrie Cotonnière Béninoise (ICB SA), la Société Cotonnière du Bénin (SOCOBE SA), la Société Cotonnière de N’Dali (SCN SA) et l’Industrie Béninoise d’Egrenage et de Dérivés de Coton (IBECO SA), ayant pour objet, l’égrenage du coton graine et la commercialisation de la fibre et de ses dérivés.

Depuis deux campagnes maintenant, l’Etat s’est auto proclamé égreneur et ces sociétés se sont vues priver de fait, de leur droit d’exercer leur activité. Ainsi, au cours de la campagne 2012-2013, elles ont été contraintes d’égrener pour le compte de l’Etat. Le coût de cette prestation a été unilatéralement fixé par l’Etat à un taux forfaitaire en deçà du coût réel de l’égrenage. Les pertes financières qui en découlent s’élèvent à 2,5 milliards de francs CFA pour le Groupement ICA. Le bilan de cette campagne n’est pas disponible à ce jour. La campagne 2013-2014, nos usines ont été écartées de l’égrenage. Conséquences : non paiement des impôts (patentes, BIC, impôt foncier, CNSS etc…) par nos sociétés, mise en chômage de plus de 1 500 agents, arrêt des nombreuses activités connexes à l’égrenage des populations des communes où sont installées les usines.

Pourtant, nos sociétés sont une référence en matière d’égrenage de coton depuis bientôt 20 ans. Pour preuve, le Groupement ICA-GIE et ses cinq sociétés membres (CCB SA, ICB SA, SOCOBE SA, SCN SA et IBECO SA) sont certifiés ISO 9001-2008 depuis octobre 2013. C’est dire tout simplement que ces sociétés fonctionnent avec professionnalisme et sont dotées d’un Système de Management de la Qualité (SMQ) reconnu par cet organisme comme performant, moderne et en amélioration continue.

Malheureusement, cette décision du Gouvernement d’exclure nos sociétés, a des conséquences pour notre pays et surtout pour nous les employés qui sommes contraints au chômage. Et nous sommes meurtris par cette situation.

La situation que nous vivons n’a jamais été connue de mémoire d’égreneur. Si le Groupement ICA n’avait pas été écarté, rien de tout ce qui arrive ne serait arrivé. Il s’agit notamment :

  • du stockage massif (plus de 105 000 tonnes de coton graine alors que nos usines ont une capacité de 140 000 tonnes),
  • de l’égrenage en cette période de pluie, 48 000 Tonnes de coton graine sont encore en stock à l’heure actuelle,
  • des dépenses supplémentaires (l’estimation de ces dépenses pour cette campagne dépasse largement 12 000 000 000 FCFA).

Nous souhaitons fortement qu’après ces deux années d’expériences du gouvernement dans l’égrenage du coton, les sociétés d’égrenage du coton retrouvent  entièrement leurs activités la campagne à venir pour redonner au coton béninois, ses lettres de noblesse.

Que le Groupement ICA retrouve son objet social, car nous demeurons motivé à exercer notre métier dans les règles de l’art.

Il s’agit d’une situation préoccupante et l’économie de notre pays doit prendre le pas sur la politique.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale du Bénin, tout en comptant sur votre implication, le personnel du groupement ICA reste confiant de l’aboutissement heureux de sa démarche. Recevez à nouveau nos sincères remerciements pour votre disponibilité.

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