L’Onu n’est pas satisfaite des résultats réalisés par la Tunisie en matière de lutte contre la torture. Vendredi, le rapporteur des Nations unies sur la question, Juan E. Méndez a affirmé que la torture se perpétue en Tunisie malgré l’ambition affichée des autorités de mettre fin à cette pratique courante sous le régime de Ben Ali.
Il y a certes « des développements très encourageants » dans le domaine des droits de l’Homme, a reconnu M. Méndez avant d’ajouter, mais « je dois dire qu’il y a des résultats plus décevants quand on en vient spécifiquement à la torture (…). Beaucoup de plaintes ont été déposées parce que les gens n’ont plus peur de porter plainte, mais malheureusement il y a très peu de suivi de la part des procureurs et des juges ».
Si la pratique de la torture a encore pion sur rue en Tunisie, c’est à cause de « la mauvaise habitude » de la police d’y recourir « en tant que raccourci dans l’enquête » a expliqué M. Méndez. Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme corroborent le constat de la persistance de la torture dans les prisons tunisiennes. Même si la volonté politique y est, le rapporteur des Nations unies craint que les actions spécifiques concernant la prévention et la punition de la torture ne se fassent attendre. A cet effet il a averti qu’éliminer la torture requiert entre autres, « une attention spécifique et cela commence par le fait de reconnaître qu’il y a un problème ».
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